« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple ».Comment concilier la tendresse de Dieu et la dureté de ce texte entendu il y a quelque jour dans la liturgie? Jésus n’est-il pas le porte-parole et l’expression même du souci de Dieu pour les petits et les pauvres, de son bon accueil à tous les exclus de la société? Comment concilier cette bonté en Jésus avec un texte qui évoque le renoncement à sa volonté propre, comme le font bien souvent les chefs de sectes religieuses?
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Cet été j’ai découvert dans un magazine une photo extraordinaire qui date de 1936. Elle a été prise à Berlin à la veille de la dernière guerre mondiale. On y voit une foule qui accueille Hitler et qui fait le salut nazi, le salut au chef, le « zeig heilt ! ». Dans cette foule il y a un homme et il a les bras croisés, c’est le seul que l’on voit ainsi, alors que tout autour de lui les bras sont levés bien droits pour acclamer le chef. Cet homme a une mine très résolue, le visage dur et l’on devine qu’il s’agit sans doute de quelqu’un de très courageux, qui prend un risque énorme. J’ai vu dans cette image une analogie très forte avec la suite du Christ et la condition du disciple.
Le disciple du Christ est appelé à marcher sur les mêmes routes que son Maître. À cause de sa foi, son engagement en ce monde est fait de risques et d’audaces. Son combat est souvent solitaire et il doit être prêt et à y engager toute sa vie. Même seul au coeur de la masse humaine, il porte en lui la détermination du Christ.
La lutte pour le Royaume de Dieu est de l’ordre d’un combat spirituel, un combat exigeant, souvent solitaire et Jésus ne veut laisser aucune illusion à ses disciples, d’où le radicalisme d’une interpellation : « Celui qui vient à moi sans me préférer à son père, sa mère… ne peut pas être mon disciple ».
Par l’invitation radicale que Jésus fait à ses disciples de l’aimer avant toute personne, il veut simplement signifier que l’amour est plus grand que le simple attachement à une personne, serait-elle mon conjoint, mon père, ma mère ou mon meilleur ami. L’amour vrai a sa source en Dieu et doit être porteur du souci de Dieu pour l’autre, comme Jésus l’a porté.
L’Évangile prend soin de nous redire la radicalité de cet attachement, tout en nous rappelant qu’en aimant Jésus le premier, en acceptant de prendre notre croix avec lui, l’amour sera toujours le premier servi.
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