Sans le vouloir, histoire d’horaires d’avions et d’économie, ce voyage se fait à rebours, en commençant par la Pologne, par cette destination dont Etty ne se faisait aucune illusion et dont elle écrivait :
1 juillet 1942 : « En ce vingtième siècle, on peut très bien croire encore aux miracles. Et je crois en Dieu, même si avant peu, en Pologne, je dois être dévorée par les poux. » (p. 141)
29 juin 1942 : « Aux dernières nouvelles, tous les Juifs de Hollande vont être déportés en Pologne, en transitant par la Drenthe. La radio anglaise a révélé que depuis avril de l’année dernière, sept cent mille juifs ont été tués en Allemagne et dans les territoires occupés. » (p. 139)
7 octobre. Après un vol de deux heures quinze de Paris, nous arrivons à Cracovie, cité millénaire aux mille éclats, et à l’architecture incomparable. Une vraie découverte pour moi, sans parler de ce contact avec une langue slave où les points de recoupement avec le français ou l’anglais sont quasi inexistants. Un dépaysement total. Ci-dessous, « la Place du marché », le plus grand square public d’Europe.
C’est mon premier contact avec l’Europe de l’Est, avec cette Pologne bien des fois martyre au cours de sa longue histoire, et où les nazis, inspirés par leur idéologie meurtrière, avaient décidé d’y établir leur réseau d’extermination, afin d’y accomplir leurs massacres et leur génocide loin des regards du monde.
Magdalena et son conjoint Filip, des amis polonais, nous attendent à l’aéroport. Nous passons la journée avec eux et prenons ensemble deux succulents repas polonais qu’ils ont préparés spécialement pour nous. C’est dimanche et nous restons longuement à table, passant d’un repas à l’autre… Nous parlons de leur travail, de leur pays et de leurs ambitions en tant que jeune famille polonaise. Nous faisons la connaissance de Kuba, leur petit garçon de 18 mois. Un temps de retrouvailles et d’amitié qui déjà nous rend cette Pologne un peu plus familière.
À la fin de cette première journée, déjà bien remplie, l’on vient me conduire chez les frères dominicains du couvent d’études de Cracovie, qui vont m’héberger pendant mon court séjour dans leur ville. Quatre-vingt-dix frères y habitent, dont près d’une cinquantaine de frères-étudiants. Tous assez jeunes et qui, à mon étonnement, parlent presque tous l’anglais. C’est une ruche bourdonnante d’activités et, tout au long de notre séjour, j’y vois des groupes de jeunes, des couples et des familles y entrer et en sortir sans cesse. Les frères font beaucoup de ministères. Dans ce couvent on se lève tôt et on se couche tard! En semaine, neuf messes quotidiennes sont célébrées dans l’église, alors que le dimanche on en célèbre dix!
À SUIVRE…
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Merci pour ce compte rendu et ces belles photos. Je vois que le soleil était de la partie.
Cela me donne envie d’aller y faire un tour !
Bonne soirée !
Nadine