Déjà, le bus nous amène hors de la ville. Une vaste praire s’étend devant nous avec ses barbelés, ses tours de garde et un nombre impressionnant de baraques. C’est ici que l’on retrouve le lieu d’une des photos les plus connues d’Auschwitz, la photo des rails d’un chemin de fer qui passent sous le porche d’entrée. Nous visitons une baraque, un lieu dans lequel on n’aurait même pas songé à garder des animaux l’hiver. Non seulement les murs n’ont qu’une planche de bois d’épaisseur, mais des ouvertures de plusieurs centimètres courent tout le long du toit. L’hiver le thermomètre pouvait descendre jusqu’à moins 20 Celsius.
Les baraques semblent s’étendre à perte de vue, bien que bon nombre d’entre elles aient été détruites. Difficile d’imaginer, par cette tranquille après-midi d’automne, ce qu’à pu être ce lieu pendant la guerre. Les travaux forcés, les SS et leurs chiens, les clôtures électrifiées, les cheminées des crématoires crachant leurs victimes, les trains déversant tous les jours leur butin de guerre.
Près des crématoires, dont il ne reste plus que des ruines, se trouve le monument aux victimes d’Auschwitz. Plusieurs personnes s’y recueillent, chantent, y méditent un instant, lisent les plaques commémoratives écrites en plusieurs langues. Le silence est la seule attitude qui convient en un tel endroit. On n’a qu’envie de se taire et de pleurer.
Nous quittons Cracovie par un matin pluvieux. Petit saut vers Paris pour ensuite repartir vers Amsterdam. Après cette visite à Auschwitz, j’ai encore plus hâte de découvrir le pays d’Etty, la ville où elle a écrit son journal : Amsterdam.
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