To blogue or not to blogue…

J’ai peu écrit ces derniers temps. Un temps de « vaches maigres » se disent certains pour le moine ruminant? Pas exactement. Mes occupations m’ont tenu à l’extérieur de la ville et de mon pré, mais le blogue m’habitait. C’est un peu comme un enfant à qui l’on a donné la vie. Il faut ensuite s’en occuper. On s’en souci.C’est mystérieux cette relation avec des lecteurs et des lectrices des quatre coins du monde, avec qui l’on partage sans se connaître. C’est lorsque vous m’écrivez que je prends alors conscience de l’impact d’un blogue. De petites phrases anodines qui parfois viennent éclairer un pan de vie quotidienne.

J’ai eu la chance le week-end dernier de participer à un colloque sur Catherine de Sienne. J’en suis revenu tout plein de ce feu cathérinien. Catherine écrira dans l’Oraison numéro XXII :

« Dans ta nature, Déité éternelle, je connaîtrai ma nature. Et quelle est ma nature, amour inestimable? C’est le feu parce que tu n’es autre que feu d’amour, et c’est de cette nature que tu as donnée à l’homme puisque par feu d’amour tu l’as créé. Et ainsi toutes les autres créatures et toutes les choses créées, tu les as faites par amour. »

Quelle femme! Je comprends qu’elle soit co-patronne de l’Europe, car Catherine était une femme forte et inspirée, une figure prophétique dans une Europe en mutation. De plus, elle est aussi docteur de l’Église, la première à recevoir cette reconnaissance avec Thérèse d’Avila.

Mais le grand mérite de Catherine de Sienne est de nous faire entrer dans l’intimité de l’amour de Dieu à travers son Dialogue, ses Lettres et ses Oraisons. Sa doctrine spirituelle semble inépuisable à qui s’en approche, tellement elle a contemplé Celui qu’elle appelle: « Déité éternelle », « Amour inestimable », « Feu qui sans cesse brûle », la « douce première vérité ». Elle parlait ainsi à Dieu:

« O Trinité éternelle! ô Déité! … vous êtes une mer sans fond où plus je me plonge, plus je vous trouve, et plus je vous trouve, plus je vous cherche encore. De vous, jamais on ne peut dire : c’est assez ! L’âme qui se rassasie dans vos profondeurs vous désire sans cesse, parce que toujours elle est affamée de vous, Trinité éternelle… Car j’ai goûté et j’ai vu, avec la lumière de mon intelligence dans votre lumière, votre abîme, ô Trinité éternelle, et la beauté de la créature. En me contemplant en vous, j’ai vu que j’étais votre image, et que vous m’avez donné votre puissance à vous, Père éternel, avec dans mon intelligence la sagesse, qui est votre Fils unique, en même temps que l’Esprit-Saint qui procède de vous et de votre Fils, faisait ma volonté capable de vous aimer… O abîme, ô Divinité éternelle! Océan sans fond! » (Oraison 22, 10)