Homélie pour la Nativité du Seigneur. Année A

Joie de Noël, joie de croire

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre — ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. —
Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David.
Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte,
mais l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur.
Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »

COMMENTAIRE

Ce soir, nos églises, nos cathédrales et nos basiliques, de la Baie James à lac Mégantic, de Kuujjuaq à l’Abitibi, se remplissent comme à aucun autre moment de l’année, en cette nuit où nous célébrons la naissance de Jésus de Nazareth, il y a deux mille ans. Nous appelons cette fête la Nativité du Seigneur, c.-à-d. la venue de Dieu parmi nous. Quant au mot Noël, c’est l’expression populaire pour désigner la fête, un mot dérivé du latin natale qui veut dire naissance. Cette fête fait maintenant partie du patrimoine de l’humanité et aucune fête chrétienne n’a connu une telle popularité, bien que la fête de Pâques soit la plus grande de toutes les fêtes.

Le temps de Noël évoque à la fois une ambiance festive et familiale, où on se surprend à vouloir décorer nos villes et nos villages. Cette joie du temps des fêtes semble indissociable d’une fête de la lumière, comme si au coeur de nos nuits, on attendait la venue de quelqu’un, de quelque chose d’extrêmement précieux. Les gens aiment se mettre le coeur en fête en ce temps de l’année, comme si un appel lointain retentissait même dans les coeurs les plus indifférents. Noël est une fête qui éveille le goût de donner, surtout le goût de se donner, ce qui explique sans doute pourquoi Noël est l’un des temps de l’année où les bénévoles se font les plus nombreux aux portes des organismes d’entraide, et où les réunions de familles et d’amis deviennent l’occasion de revoir tous ceux et celles qui comptent beaucoup dans nos vies. C’est avec raison que nous parlons de Noël comme d’une fête de l’amour.

Tout comme les bergers répondant à l’appel de l’ange, nous voici rassemblés autour de la crèche. Bien des raisons nous ont sans doute amené ici ce soir : les amis, la famille, le hasard, la tradition, l’appartenance et la foi, le goût de célébrer. Mais quelques soient les chemins qui nous ont amenés ici, nous témoignons par notre rassemblement d’une recherche commune, malgré tout ce qui peu nous différencier les uns des autres, d’où que nous soyons.

Bien plus que par tradition ou par amour des cantiques de Noël, il est bon de reconnaître que la décision de venir à la messe de la nuit de Noël relève aussi d’une quête spirituelle, d’un profond désir de se rapprocher du mystère de la vie. Comment expliquer sinon qu’en pleine nuit, au cœur de l’hiver, autant de gens se déplacent et convergent vers une église comme d’un commun accord? Les églises demeurent les lieux privilégiés de cette recherche spirituelle, avec tout ce qu’elles portent de tradition et de la vie de prière de tous ceux et celles qui nous ont précédés dans la foi.

Cette nuit de Noël, nous fait communier à une longue histoire, qui se perpétue au fil des siècles, et tout comme l’ont fait nos ancêtres, nous somme privilégiés d’être ici ce soir avec ceux et celles que nous aimons, en communion avec ceux et celles qui sont absents, portant chacun et chacune de nous des rêves, des personnes, des besoins, que nous présentons à l’Enfant-Dieu de la crèche. En fait, nous sommes engagés ensemble dans une démarche de foi alors que nous fêtons la naissance du Sauveur.

Mais que célébrons-nous au juste? Quel est le sens profond de cette fête qui rassemble des millions de croyants en cette nuit bénie, de la Terre de Feu jusqu’au Pôle Nord; de l’Europe occidentale jusqu’au cœur de la Chine, en passant par l’Afrique et les îles du Pacifique? Il nous suffit de réentendre l’annonce de l’ange aux bergers : « Voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui vous est né un Sauveur… Il est le Messie, le Seigneur. »

Un Sauveur nous est né, nous dit l’ange, mais de quoi vient-il nous sauver au juste? À cette question que posait un journaliste à une jeune femme dans la vingtaine, cette dernière avait répondu : « Jésus vient nous sauver de l’insignifiance ». C’est-à-dire qu’il vient offrir son message de paix et d’amour à tous ceux et celles qui veulent donner une véritable direction à leur vie, qui cherche un but dans la nuit de ce monde, un bonheur qui dure, la joie qui vient d’en haut. Cet enfant qui naît, c’est Dieu lui-même qui nous visite, qui se fait l’un des nôtres, qui se donne à nous afin de nous apprendre à vivre et à être heureux. De quoi Jésus vient-il nous sauver? Jésus est venu libérer l’amour en nous et ainsi il nous sauve de nous-mêmes.  Il nous sauve de nos égoïsmes, de nos duretés de cœur, de nos violences, car lui seul est capable de transformer nos cœurs puisqu’il est Dieu.

Dans sa catéchèse de l’Avent sur la Nativité du Seigneur, le pape François affirmait ce qui suit : « Noël est une fête de la foi et de l’espérance, qui surpasse l’incertitude et le pessimisme. Notre espérance réside dans le fait que Dieu est avec nous et qu’il a encore confiance en nous. Il vient parmi les hommes, et choisit la terre comme demeure pour vivre parmi nous et partager nos joies et nos peines. »

Frères et sœurs, nous voulons aimer et être aimés, nous voulons de tout cœur être heureux et réussir nos vies. Mais pour cela, il nous faut construire sur du solide, bâtir la maison de nos vies sur celui qui est l’auteur de la vie, par qui tout l’univers a été créé et qui avec un infini respect s’approche de nous avec l’humilité d’un enfant, l’enfant de Bethléem.

Oui, réjouissons-nous en cette nuit, car c’est une grande nouvelle qui nous est annoncée. Elle a changé la face du monde et de l’histoire, et elle poursuit sa course jour après jour au cœur de nos vies, et tout particulièrement en cette nuit bénie. Alors, n’hésitons pas à faire nôtre la louange des anges devant la crèche en cette nuit de Noël : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes et aux femmes qu’il aime. »

Chers amis, je vous souhaite un très joyeux Noël, à vous et à tous vos proches!

Yves Bériault, o.p.

Petit coup de coeur musical : Sting – The shape of my heart

Quatrième dimanche du temps ordinaire. Année A

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 1,18-24. 

Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. 
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. 
Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; 
elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » 
Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : 
Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». 
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

COMMENTAIRE

Au livre d’Isaïe, celui que la longue tradition de l’Église appelle le cinquième évangéliste, nous avons entendu cette promesse extraordinaire faite au roi Achaz qui règne dans Jérusalem menacée par l’ennemi : « Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). »

Ce passage énigmatique du premier Testament a fait couler beaucoup d’encre. Est-il possible que près de huit cents ans avant Jésus-Christ on ait déjà annoncé sa mystérieuse naissance, alors même que la notion de Messie n’était pas encore apparue dans la tradition d’Israël? Aucune explication historique de ce passage n’est tout à fait satisfaisante pour les exégètes quant à sa signification à l’époque d’Isaïe. Mais les premières générations chrétiennes ont vite fait d’en saisir le sens à la lumière de l’avènement du Christ. Benoît XVI écrit : « Ce signe de Dieu chez Isaïe n’est pas offert pour une situation politique déterminée, mais concerne l’humanité et son histoire dans son ensemble[1] ». Et c’est ainsi qu’une Parole de l’an 733 avant Jésus-Christ, dévoile tout son sens et sa richesse avec la venue du Messie. Dieu est venu parmi nous et il a pris chair de la Vierge Marie. 

C’est ce grand mystère qui est annoncé en songe à Joseph, l’époux de Marie. L’Ange du Seigneur lui annonce que « l’enfant qui est engendré en Marie vient de l’Esprit Saint », et qu’il vient sauver son peuple de ses péchés.

L’évangéliste Matthieu nous fait contempler le mystère d’un couple humble et caché qui a pourtant changé le cours de l’histoire. À travers son récit, Dieu nous redit que l’avenir appartient aux pauvres de Dieu, c’est-à-dire à ceux et celles qui se laissent façonner par Lui, qui l’accueillent dans le secret de leur vie, et qui en font leur plus grande richesse, leur plus beau trésor. Dans le premier Testament on les appelait les justes; dans le Nouveau Testament ils ont pour nom les fidèles.

Joseph, l’époux promis à Marie, n’a pas d’âge et il a tous les âges. Aucun indice dans les évangiles ne nous permet de lui en donner un. Quant à Marie, puisqu’elle est promise en mariage, on sait qu’habituellement cet engagement était pris par les parents de la mariée, alors que la jeune fille avait environ quinze ans. Donc, une toute jeune fille que cette Marie de Nazareth, et l’on est encore fragile à quinze ans. 

Joseph est déçu de Marie. Bien qu’engagés l’un à l’autre, ils ne vivent pas encore ensemble et pourtant la voilà enceinte. Comment peut-elle affirmer que l’enfant qu’elle porte vient de Dieu et, de plus, que cet enfant va sauver son peuple? C’est insensé. Mieux vaut la répudier en secret, se dit Joseph, car il est un homme bon, il cherche néanmoins à lui épargner la honte. Mais un songe vient changer le cours de sa vie. Nous connaissons tous cette belle histoire qui se transmet siècle après siècle, de génération en génération dans une foule d’écrits, de poèmes et de chansons.

En voici un exemple. J’entendais ces jours-ci un cantique de Noël traditionnel du XVe siècle, appelé le cantique du cerisier (The Cherry Tree Carol). Voici la belle histoire qui est racontée. Marie et Joseph sont en route pour le recensement à Bethléem. Marie, voyant un cerisier, demande à Joseph d’aller lui chercher des cerises. Joseph, qui n’a pas encore accepté ni compris ce qui se passe en Marie, lui répond en colère : « Pourquoi ne demandes-tu pas au père de ton enfant de te donner des cerises? » Soudain, la voix de l’enfant se fait entendre dans le sein de Marie et commande à l’arbre de donner de ses fruits à sa mère. Le cerisier se penche alors vers elle et lui touche la main pour lui offrir de ses fruits. Et Joseph, conclut le cantique, épousa la Vierge Marie, la Reine de Galilée.

C’est le mystère de Noël qui se joue sous nos yeux chaque année; un mystère enrobé de merveilleux, comme un conte trop beau pour être vrai. Et pourtant… chaque année, nous avons besoin de réentendre la belle histoire de Marie et de Joseph, de nous laisser toucher au cœur à nouveau, tellement cette histoire est incroyable. C’est l’histoire de notre foi, où nous est dévoilé le mystère de l’Église.

En Joseph, nous avons l’image du croyant. Comme lui, chacun et chacune de nous est appelé à accueillir la promesse de Dieu dans sa vie. 

La jeune Marie symbolise l’Église, la jeune fiancée, en qui habite un grand mystère d’amour et à travers lequel Dieu veut se donne sans cesse au monde. 

L’Ange du Seigneur, c’est Dieu lui-même, qui invite le croyant à prendre l’Église chez lui, à l’aimer de tout son coeur, sans nécessairement tout comprendre. « Fais confiance », nous dit l’Ange. « Sois une femme de foi; sois un homme de foi. N’aie pas peur de prendre chez toi cette Église pour laquelle l’enfant de la crèche donnera sa vie. » 

Car voici la Bonne Nouvelle : l’Église est grosse de Dieu! Elle est enceinte de Dieu. Elle le porte en elle et, en même temps, elle le propose sans cesse à travers la Parole de Dieu, à travers les sacrements, sa vie de prière, sa vie missionnaire, son engagement pour les plus pauvres, son souci quotidien pour le monde. Et tout cela ne peut se réaliser qu’à travers vous et moi. L’amour qui sera annoncé et chanté par les anges la nuit de Noël, c’est à nous qu’il est confié, comme il fut confié à Marie et à Joseph.

Au début, Joseph ne comprend ce que vit sa jeune épouse. Comment est-ce possible? Mais il avance dans la foi, car l’Ange l’y invite, et Joseph fait confiance. C’est à cette confiance que nous sommes invités à quelques jours de la fête de Noël. Sommes-nous prêts à faire confiance à Dieu dans nos vies? À tout lui remettre? À jouer notre vie sur lui? N’est-ce pas là la plus belle et la plus grande des aventures où Dieu ne saurait nous décevoir. C’est ce qu’ont fait Joseph et Marie. Ils ont joué leur vie sur une promesse de Dieu.

Comme pour Joseph, la voix de l’Ange nous invite à avancer dans la foi. « N’aie pas peur d’accueillir chez toi ce mystère. » Parce que nous sommes tous appelés à être porteurs de Dieu. Nous portons enfoui au cœur de nos vies la vie même du Fils de Dieu incarné, qui veut se donner au monde à travers nous.

Comme l’écrit saint Paul aux chrétiens de Rome, « nous les fidèles qui sommes, par appel de Dieu, le peuple saint », nous sommes invités à veiller sur le mystère de Noël, comme sur un trésor des plus précieux, comme on veille sur un enfant dans son berceau.

A chaque eucharistie nous proclamons qu’il est grand mystère de la foi !! Et Dieu n’a pas fini de nous étonner, car la naissance de Jésus a inauguré un monde nouveau. Ne l’entendez-vous pas? L’enfant de Bethléem est là, enfoui au plus secret de nos vies. Il est à l’oeuvre en notre monde où des millions et des millions de témoins portent avec nous cette même joie de croire au Christ, cette même joie de croire en la venue du Fils de Dieu, l’Emmanuel, Dieu-parmi-nous! Que ce soit notre joie! 

Yves Bériault, o.p.


[1] Ratzinger, Joseph (Benoît XVI). L’enfance de Jésus, Flammarion, 2012, p. 76. 189 p.

 

Dieu et nos déserts intérieurs

Comme le soulignait le pape François dans l’une de ses catéchèses sur le temps de l’Avent : « Noël est une fête de la foi et de l’espérance, qui surpasse l’incertitude et le pessimisme. » Et la liturgie de la Parole de ce jour nous présente deux épisodes des livres saints où des femmes stériles reçoivent le don de porter la vie, la mère de Samson et la mère de Jean-Baptiste.

Les femmes stériles occupent une dernière place dans la société d’Israël, puisqu’elles ne peuvent engendrer. Pourtant, la Bible nous montre que Dieu agit de manière extraordinaire chez certaines de ces femmes afin de nous montrer qu’il a ce pouvoir de faire refleurir nos déserts, de susciter la vie là où nous ne l’attendions plus. Comme si Dieu voulait ainsi nous faire comprendre que ses voies ne sont pas les nôtres et qu’il y a urgence à convertir nos manières de voir où trop souvent le péché nous enferme dans la domination ou l’exclusion de l’autre. 

Rien n’est impossible à Dieu. Il est le maître de l’histoire et cette vérité s’affirme de façon éclatante quand d’une vierge naît le messie. Tout en faisant appel à la collaboration de notre humanité à son œuvre de salut, Dieu en choisissant une vierge pour porter son Fils, vient déjouer toute logique humaine et nous rappelle ainsi notre impuissance à nous donner nous-mêmes le salut. C’est un don qui vient de Dieu et qui est pour tous sans exception. Aucun désert intérieur n’est condamné à demeurer inchangé. Notre Dieu est le Dieu de l’impossible, il est le Maître de la vie.

Et Jésus est venu affirmer cette paternité de Dieu, le créateur de toutes choses. C’est au nom de cette paternité qu’il revendique le droit d’agir en faveur des petits, des pauvres et des pécheurs. Il est le porteur de la passion de Dieu pour notre humanité, de cet amour fou de Dieu qui ne ménage aucun moyen pour nous sauver et qui est capable de transformer nos vies.

Yves Bériault, o.p.

La joie chrétienne

Le temps de Noël nous sollicite de bien des manières, comme aucune autre période de l’année. Noël a marqué l’imaginaire des peuples, partout où le christianisme est passé, même là où la foi au Christ ne semble être qu’un vague souvenir. Les gens aiment se mettre le coeur en fête en ce temps de l’année, comme si un appel lointain retentissait même dans les coeurs les plus endurcis, comme si le temps de Noël nous appelait à nous ouvrir à un don venant du ciel.

Le temps de Noël évoque à la fois une ambiance festive et joyeuse, où l’on se surprend à vouloir décorer nos villes et nos villages. Cette joie des fêtes semble indissociable d’une fête de la lumière, comme si au coeur de nos nuits, l’on attendait la venue de quelqu’un, de quelque chose d’extrêmement précieux.

Le temps de Noël évoque aussi un sentiment assez unanime d’entraide à l’endroit des plus démunis. Comme si la joie et la charité se donnaient rendez-vous à l’occasion de la naissance du sauveur. Il ne faut pas avoir peur de ce mot charité, qui vient du mot latin caritas qui désigne ce qui est « cher », ce qui coûte. La charité c’est l’amour parfait qui vient de Dieu et que nous sommes appelés à imiter, à faire preuve d’un amour qui coûte. Et cela nous le constatons autour de nous, en  tout temps de l’année, mais le temps de Noël semble susciter encore plus cet élan du coeur qui se veut sensible au prochain.

Pour nous chrétiens-nes, que joie et charité se conjuguent n’est pas quelque chose de surprenant. Bien sûr, l’on pourrait reprendre la parole de Jésus qui dit qu’il y a beaucoup plus de joie à donner qu’à recevoir. Mais la joie chrétienne qui est intimement liée à la fête de Noël nous entraîne infiniment plus loin.

Par ailleurs, il est difficile de parler de joie à ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur âme, et pourtant voilà ce que nous apporte l’Emmanuel. Nous sommes invités à entrer dans sa joie. Jésus est venu parmi nous afin que l’amour de Dieu habite en nous. N’a-t-il pas dit : « Père, je leur ai révélé ton nom… afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux. » Jésus nous engage sur le sentier de la joie évangélique en mettant l’amour de Dieu au coeur de nos vies par le don de l’Esprit Saint. Et cette joie qui nous fait demeurer dans l’amour de Dieu commence dès ici-bas.

Rappelons-nous ces promesses de Jésus :

Heureux les coeurs purs
Heureux les affamés de justice
Heureux les humbles

« Soyez dans la joie et l’allégresse, réjouissez-vous! » Et la Vierge Marie répond à manière à la bonne nouvelle de l’Ange en s’écriant : « J’exulte de joie en Dieu mon Sauveur! »

Oui, la joie est au rendez-vous dans l’Évangile. Elle frappe à la porte de nos souffrances physiques, morales et spirituelles et elle nous invite au rendez-vous de Dieu : c.-à-d. accueillir  le Christ dans nos vies. Il n’y a pas plus grande joie que l’amour de Dieu. Cette joie transforme toute vie qui l’accueille. Cette joie c’est la foi en Dieu qui nous fait goûter à l’amour du Père pour nous, qui vient nous redire combien notre vie est précieuse, combien elle a du sens, qu’elle a du prix à ses yeux et qu’elle est appelée à vivre avec lui pour toujours.

Comment cacher cette joie alors que Noël approche? Il faut nous la redire, la chanter, la célébrer, la proclamer et surtout la rendre active, la transmettre à tous ceux et celles qui souffrent, qui sont accablées parce qu’ils ne trouvent aucun sens à la vie, parce que le silence de Dieu leur pèse. Cette joie qui nous habite doit se faire charité, entraide et témoignage de cette réalité beaucoup plus grande que nous qui nous habite.

J’aimerais terminer par un poème et l’adresser à chacun et chacune de vous personnellement. Ce sera là mon souhait pour vous à l’approche de la fête de Noël :

I1 y a la joie qui vient du dedans et il y a celle qui vient du dehors.
Je voudrais que les deux soient tiennes,
Qu’elles remplissent les heures de ton jour, et les jours de ta vie;
Car lorsque les deux se rencontrent et s’unissent, il y a un tel chant d’allégresse que ni le chant de l’alouette ni celui du rossignol ne peuvent s’y comparer.
Mais si une seule devait t’appartenir,
Si pour toi je devais choisir,
Je choisirais la joie qui vient du dedans.

Parce que la joie qui vient du dehors est comme le soleil qui se lève le matin et qui, le soir, se couche. Comme l’arc-en-ciel qui paraît et disparaît;
Comme la chaleur de l’été qui vient et se retire;
Comme le vent qui souffle et passe;
Comme le feu qui brûle puis s’éteint…
Trop éphémère, trop fugitive…

J’aime les joies du dehors. Je n’en renie aucune. Toutes, elles sont venues dans ma vie quand il fallait…
Mais j’ai besoin de quelque chose qui dure; De quelque chose qui n’a pas de fin; Qui ne peut pas finir.
Et la joie qui vient du dedans ne peut finir.

Elle est comme une rivière tranquille, toujours la même; toujours présente.
Elle est comme le rocher,
Comme le ciel et la terre qui ne peuvent ni changer ni passer. Je la trouve aux heures de silence, aux heures d’abandon.

Son chant m’arrive au travers de ma tristesse et de ma fatigue; Elle ne m’a jamais quitté.
C’est Dieu; c’est le chant de Dieu en moi,
Cette force tranquille qui dirige les mondes et qui conduit Les hommes; et qui n’a pas de fin, qui ne peut pas finir.

II y a la joie qui vient du dedans et il y a celle qui vient du dehors.
Je voudrais que les deux soient tiennes.
Qu’elles remplissent les heures de ton jour et les jours de ta vie…
Mais si une seule devait t’appartenir
Si pour toi je devais choisir,
Je choisirais la joie qui vient du dedans.

Pourquoi le réquisitoire du pape François contre le capitalisme agace les libéraux

Parce qu’en dénonçant la perversité de la finance mondiale, «la loi du plus fort» au nom de la compétitivité, il bouscule la «doctrine sociale» de l’Eglise vieille de plus d’un siècle. 

Dans un document appelé «exhortation apostolique», qu’il a rendu public le 26 novembre à Rome sous le titre «La joie d’évangéliser» [PDF], le pape François se livre à une féroce dénonciation du capitalisme et du libéralisme économique.

Preuve d’un changement de priorité dans l’Eglise, il ne consacre que quelques lignes au mariage homosexuel, alors qu’il trace, en quelques pages serrées et bien senties, un bilan implacable de la situation économique mondiale.

Suite de l’article par Henri Tinck sur Slate.fr

Homélie pour le 2e dimanche de l’Avent. Année A

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 3,1-12. 

En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole transmise par le prophète Isaïe : A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Jean portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain venaient à lui,
et ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
Voyant des pharisiens et des sadducéens venir en grand nombre à ce baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion,
et n’allez pas dire en vous-mêmes : ‘Nous avons Abraham pour père’ ; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l’eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu ;
il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas. »

Commentaire

Je voudrais tout d’abord faire mémoire de Nelson Mandela, cet homme courageux et hors du commun, qui après 27 années d’emprisonnement, a su conduire son peuple, noirs et blancs, dans une dynamique de réconciliation sans précédent pour l’Afrique du Sud et pour le monde. Il est décédé le 5 décembre dernier et la nouvelle de sa mort, tel un arbre géant qui s’abat, s’est répercutée aux quatre coins du globe.

Dans un message au président sud-africain Jacob Zuma, le pape François lui-même écrit : « Je salue l’engagement tenace montré par Nelson Mandela pour promouvoir la dignité humaine de tous les citoyens de la nation et forger une nouvelle Afrique du Sud basée sur les fermes fondations de la non-violence, de la réconciliation et de la vérité. »

Nelson Mandela était un homme de convictions qui a su gagner l’estime de tous. Il aurait affirmé ce qui suit lors d’un discours :

« Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur. Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites. Et pourquoi pas, vous êtes un enfant de Dieu. […] Nous sommes tous appelés à briller, comme le font les enfants. Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous.[1] »

« Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous. » Cette vérité vaut pour toutes les époques, et pour tous les continents, puisque nous sommes tous créés à l’image de Dieu. Notre vocation d’hommes et de femmes relève vraiment de « l’extra-ordinaire », et il peut arriver que nous ayons peur de nous réaliser pleinement, que nous doutions de nous-mêmes, enfouissant ce trésor qui est le nôtre et, par le fait même, nous détournant ainsi de Dieu, du prochain et de nous-mêmes. D’où l’appel que nous fait entendre le prophète Jean-Baptiste : « Convertissez-vous, préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. »

Ces consignes évangéliques ne sont pas nouvelles pour nous. Chaque année elles sont proclamées afin de nous rappeler les exigences de la suite du Christ, de peur que nous nous arrêtions en chemin, que nous oublions quelle espérance doit être la nôtre dans notre vie de foi, car notre foi est une foi qui espère, en dépit des obstacles qui parfois peuvent sembler insurmontables ! Il faut donc éviter de s’arrêter en chemin, et persévérer avec courage afin de posséder cette espérance, à laquelle nous invite saint Paul dans sa lettre aux Romains aujourd’hui.

En ce 2e dimanche de l’Avent, nous écoutons aussi le prophète Isaïe qui est un témoin privilégié de cette espérance. Dimanche dernier, il annonçait que lors de la venue du Messie, les lances seraient transformées en faucilles, et les épées en socs de charrue, c.-à-d. en instruments de paix et de progrès. En ce dimanche, il annonce la venue d’un roi pacifique sur lequel va reposer l’esprit du Seigneur, et qui va inaugurer un règne de paix où « le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble… et le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra. »

Ce Messie, c’est Jésus Christ. Il a planté sa tente sur cette terre. Mais un observateur extérieur à l’Église pourrait nous dire qu’on l’attend toujours ce règne de paix, en dépit des victoires trop peu nombreuses, dont nous sommes parfois les témoins. Le monde a-t-il vraiment changé depuis cette nuit de Bethléem? Est-ce que la venue du Christ a véritablement transformé le cours de l’histoire? Et nous répondons : Oui, nous le croyons! Nous ne savons pas comment aurait évolué notre monde sans cette présence du christianisme, mais nous savons que la suite du Christ a transformé radicalement la vie d’une multitude d’hommes et de femmes au cours des siècles. Au nom de leur amour de Dieu et du prochain, ils ont pris sur eux-mêmes de transformer cette terre, d’inaugurer des relations de paix, de justice et de miséricorde, partout où ils vivaient, et ce parfois, jusqu’au don de leur vie.

On pourrait nommer ici les grandes figures de l’Église, ces saints et ces saintes qui nous sont si chers. Mais je veux nommer surtout tous ces fidèles anonymes qui se consacrent jours et nuits au service des plus pauvres, qui luttent pour la justice et la dignité humaine. Je pense à toutes ces mères et ces pères de famille qui aiment leurs enfants, qui leurs transmettent les valeurs de l’évangile, qui leur apprennent la grandeur du don de soi et du partage, de l’importance d’être bon, d’être juste, et qui éveillent leurs enfants à la présence de Dieu dans leur vie. Je pense à tous ces couples qui se soutiennent, jusque dans la vieillesse, jusque dans la maladie, fidèles à leur amour. Je pense à tous ces consacrés, à tous ces prêtres, à tous ces religieux et religieuses de par le monde, qui ont voué leur vie au Christ, qui persévèrent et qui souvent oeuvrent dans les marges des sociétés, auprès des exclus et des laissés pour compte, qui se consacrent sans relâche au service de l’Évangile.

Ces disciples du Christ n’ont pas tous la notoriété d’un Nelson Mandela, mais fondamentalement, c’est une même conviction qui les anime : que nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous. De telles personnes, je peux vous affirmer que j’en rencontre toutes les semaines. Regardez bien autour de vous. Ils sont parmi vos voisins, dans vos familles, ils sont ici dans notre communauté, dans toutes les Églises de par le vaste monde jusqu’en Afrique du Sud.

Des germes de paix et de justice sont nés dans le sillage de ces millions de témoins à travers les siècles. Ils ont cru à la venue du Fils de Dieu en notre monde, ils ont accueilli son Esprit Saint et, par leur vie engagée, ils ont préparé la route au Seigneur, comme nous y invite l’Évangile. Ils n’ont pas eu peur des jours sombres et des lendemains qui déchantent, car ils savaient qu’ils n’étaient pas seuls et que Jésus est le grand vainqueur.

C’est à cette espérance que le temps de l’Avent nous invite, en nous faisant entendre la voix du Baptiste : « Convertissez-vous! » Conformez votre vie à cette espérance qui est en vous, qui seule est capable de soulever le monde, qui a pour nom Jésus Christ, et qui ne cesse de toucher et transformer les cœurs qui acceptent son règne de paix et de justice!

Toutefois, il nous faut être bien conscients que Dieu ne nous propose pas une espérance à la petite semaine, une espérance facile et béate où l’on pourrait rester les bras croisés. Elle est profonde comme la mer cette espérance, et nous croyons que Dieu nous y accompagne, en dépit des vents contraires ou même des échecs, parce qu’Il est fidèle Celui qui nous a appelés. C’est Lui qui nous rend capables de nous engager, de ne pas nous décourager, de pardonner, de changer nos cœurs, et de recommencer quand tout s’écroule. Mais pour cela, il nous faut sans cesse aplanir le chemin qui mène jusqu’à notre cœur, afin d’y accueillir le Roi pacifique, le Prince de la paix.

Frères et soeurs, c’est cette espérance têtue et obstinée que nous demandons au Seigneur de l’Univers. Nous lui demandons de la renouveler en nous en ce temps de l’Avent, afin qu’il nous trouve fidèles et en tenues de service quand Il viendra, car nous le croyons, nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous. Amen.

Yves Bériault, o.p.


[1] « Notre plus grande peur » – Citation de Marianne Williamson, citée par Nelson Mandela lors d’un discours. Il possible que cette citation n’ait jamais été employée par Nelson Mandela. Les sources à ce sujet son contradictoires, mais il est certain que cette citation n’a pas été utilisée par Nelson Mandela lors de son discours inaugural en 1994.

C’était le 6 décembre à l’École Polytechnique

bildeLe 6 décembre 1989, j’étais sur le campus de l’Université de Montréal quand a eu lieu la tuerie de l’école polytechnique. Quatorze étudiantes furent sauvagement assassinées. Je me souviens du deuil qui est alors tombé sur la ville de Montréal, comme une chape de plomb. Je revois cette marche de nuit vers l’Oratoire Saint-Joseph, les cierges, les pleurs… C’est moi qui présidais l’eucharistie de la communauté universitaire le dimanche suivant. Que dire à tous ces jeunes? Plusieurs me demandaient : « Où est Dieu dans tout cela? » Ce que j’ai dit alors demeure tout aussi vrai pour moi aujourd’hui :

« Ces jours-ci, notre espérance se tient comme au-dessus d’un abîme. L’horreur quotidienne qui défile sur le petit écran tout à coup nous rejoint. Nous nous pensions à l’abri et nous en somme victimes à notre tour, victimes du mal. Bien sûr, nous voulons comprendre, mais qu’y a-t-il à comprendre, sinon que la vie semble mise en échec. Et pour nous s’élève ici une question fondamentale, une question aussi fondamentale que le sens de la vie elle-même: « Où est Dieu dans tout cela? » Comme le dit un psaume : « Ça ne te fait donc rien de voir mourir tes enfants? »

Nous pouvons comprendre que la douleur puisse éveiller de telles questions chez plusieurs personnes. Mais la vision d’un Dieu indifférent et insensible est incompatible avec notre foi. Nous sommes créés à son image, Lui source de tout amour. Et la douleur qui nous habite ne peut provenir que de sa douleur de Père, de Mère.

Je n’ai pas honte de mon Dieu, même si je ne comprends pas tous les enjeux du mystère du mal. J’ai confiance en Lui. Et si l’on nous demande: « Où est-il ton Dieu? Quel est son visage?» La seule image que nous puissions offrir de Lui est celle d’un homme crucifié, exécuté, assassiné.

Notre Dieu ne cherche pas à se justifier. Il nous invite tout simplement à le regarder sur la croix. »

Petite topographie du temps de l’Avent

L’Avent est un temps qui nous permet de redonner sens à notre histoire en tournant nos regards vers la venue du Seigneur. Ce temps liturgique est une des richesses de la liturgie romaine. Il a son origine en Occident au VIe siècle. Ce temps liturgique veut introduire au mystère de Noël.

Du latin « adventus », qui signifie avènement, venue (proche de « Natale » : naissance, qui donnera « Noël »; proche également d’« Épiphaneia » , en grec : manifestation, qui donnera « Épiphanie »), c’est un temps qui nous invite à voir notre histoire comme un lieu d’enfantement, l’enfantement d’un monde nouveau, inauguré par la venue de Jésus en notre chair. Voici comment se présente chacun des dimanches de l’Avent :

  1. Chaque année, le 1er dimanche, nous invite à tourner nos regards vers l’achèvement, lors du retour du Seigneur à la fin des temps.
  2. Chaque année, le 2e dimanche est celui de l’entrée en scène de Jean-Baptiste. Il proclame qu’il est arrivé le temps de l’accomplissement des annonces prophétiques et qu’il faut préparer la route.
  3. Chaque année, le 3e dimanche, invitation à nous laisser envahir par la joie du Seigneur. Jésus est notre espérance.
  4. Chaque année, le 4e dimanche nous initie au mystère de Noël et nous fait voir de quelle façon inattendue se réalise l’accomplissement des promesses.