6 juillet 1942. Alors que Julius est gravement malade, Etty écrit après lui avoir rendu visite :
« Au moment de le quitter, je me suis blottie un instant contre lui et lui ai dit : « J’aimerais rester avec toi aussi longtemps que possible…. j’ai eu tout à coup l’impression qu’un grand ciel se déployait autour de nous comme dans une tragédie grecque : un instant tous mes sens se sont brouillés, j’étais avec lui au milieu d’un espace infini traversé de menaces, mais aussi d’éternité… Entre nos yeux, nos mains, nos bouches passent désormais un courant ininterrompu de douceur et de tendresse où le désir le plus ténu semble s’éteindre. Il ne s’agit plus désormais que de donner à l’autre toute la bonté qui passe en nous. Chacune de nos rencontres est aussi un adieu. »
Quand on étudie la vie d’Etty Hillesum, on ne peut le faire sans tenir compte, non seulement de la grande influence de Julius, mais aussi de sa grande foi. Etty l’avouera dans son journal, Julius est un modèle d’émulation pour elle. Voici l’une des rares lettres que nous avons de Julius à Etty et que cette dernière retranscrit dans son journal :
15 juillet 1942 : « Il est dix heures et demie. Je viens de m’agenouiller longtemps devant mon fauteuil et de prier en silence avec ardeur et du fond du coeur. Aide et protection s’enfuient de tous les pauvres gens remplis d’angoisse et sans préparation intérieure, qui passent maintenant les dernières heures dans leur domicile. Combien je peux ressentir tout cela!! Mon coeur est si lourd et si plein d’amour, je voudrais les y étreindre tous et les consoler comme on console sa mère. » Il termine par : « Amour, je veux continuer à prier ». »
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