François Varillon, dans son livre : « Un chrétien devant les grandes religions », pose la question suivante : « Qu’est-ce que le christianisme m’apporte d’absolument unique et irremplaçable? Il est vrai que, lorsque les chrétiens ne sont pas capables de répondre à cette question, on peut se demander s’ils sont vraiment chrétien et pourquoi ils le sont » (p. 26). Le jugement de Varillon ici est sévère, surtout à une époque où tant de choses sont relativisées. Mais fondamentalement, il a raison. La suite du Christ ne peut pas être ramené tout simplement à un style de vie parmi d’autres, ou à une question de culture ou d’habitude. Qu’est-ce qui me fait vivre comme chrétien? That is the question , comme dirait Shakespeare. “To be or not to be.”Naturellement, à une époque où la notion de tolérance a fait des gains considérables, où l’oecuménisme a donné naissance en quelque sorte au dialogue inter-religieux (pensons à la première rencontre inter-religieuse d’Assise en 1984), l’on constate que le contre-coup de cette ouverture à l’autre semble être la tentation de relativiser ce qui fait la spécificité de chacun. Cette tentation est grande dans le dialogue oecuménique et inter-religieux, tant au niveau des intervenants, qu’au niveau du grand public, du croyant ordinaire, qui en arrivent à penser que toute croyance renvoie à la même réalité, que tout se vaut. Cela entraîne alors un certain relativisme qui tend à dévaluer la spécificité de l’expérience spirituelle chrétienne. Un intellectuel Hindou, Ananda K. Coomarasvamy affirme, face à ce courant contemporain : « La tolérance moderne est dans une large mesure le symptôme, soit de l’indifférence envers la vérité ou l’erreur spirituelle, soit de la conviction que la vérité ne pourra jamais être connue. » (Cité in F. Varillon, p.22)
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