Homélie pour le 3e Dimanche T.O. Année C

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)

Beaucoup ont entrepris de composer un récit
des événements qui se sont accomplis parmi nous,
d’après ce que nous ont transmis
ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires
et serviteurs de la Parole.
C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi,
après avoir recueilli avec précision des informations
concernant tout ce qui s’est passé depuis le début,
d’écrire pour toi, excellent Théophile,
un exposé suivi,
afin que tu te rendes bien compte
de la solidité des enseignements que tu as entendus.

En ce temps-là,
lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit,
revint en Galilée,
sa renommée se répandit dans toute la région.
Il enseignait dans les synagogues,
et tout le monde faisait son éloge.
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé.
Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
On lui remit le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés,
annoncer une année favorable
accordée par le Seigneur.
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture
que vous venez d’entendre »

COMMENTAIRE

Imaginez une vieille maison à la campagne. Vous montez au grenier et il y a là le vieux coffre à souvenirs. Vous l’ouvrez et vous en faites l’inventaire. Photo de mariage de grand-père et grand-mère, photos des enfants, une généalogie, des lettres d’amour que grand-père et grand-mère s’écrivaient pendant leurs fiançailles, le sermon de leur mariage, quelques prières composées pour les grands moments de leur vie, un ancien bail, des souvenirs de voyages, cartes postales, photos de familles, les plans de la première maison, un voile de mariée, un poème offert par les enfants à l’occasion du cinquantième anniversaire de leur mariage. Vous découvrez dans ce coffre l’histoire d’un couple et d’une famille, c’est le coffre à trésor d’une belle histoire d’amour.

Nous aussi en Église nous vivons une très belle histoire d’amour, et notre coffre à souvenir c’est le livre de la Parole de Dieu, c’est la Bible. Il s’agit d’une bibliothèque composée de 73 livres et qui raconte la vie de nos ancêtres dans la foi. Il y a là des livres d’histoires, des poèmes, des prières, les plans de construction du Temple de Jérusalem, des paroles de Sagesse, les messages des prophètes, des contes, et surtout le témoignage de ceux et celles qui ont connu Jésus Christ. Ces textes sacrés sont sans cesse proclamés dans nos assemblées.

Comment ne pas évoquer ici une expérience analogue qui est rapportée au livre de Néhémie ? Vous avez remarqué l’émotion du peuple à l’écoute de la Parole de Dieu dans notre première lecture ? C’est qu’au retour d’Exil, le Temple est reconstruit, la cité sainte est restaurée et le peuple retrouve son identité tout d’abord en se rassemblant autour de la célébration de la parole.

Ce texte du livre de Néhémie vient nous rappeler que la Parole de Dieu est centrale dans notre vie de foi. Mais alors pourquoi nous laisse-t-elle parfois si indifférents? Il arrive que nous quittons l’assemblée du dimanche sans trop nous rappeler de ce qui a été lu. L’habitude? Sans doute. La fatigue, l’inattention. D’où l’importance de nous rappeler de temps à autres l’importance de la Parole de Dieu que nous proclamons de dimanche en dimanche, afin de mieux l’entendre et surtout nous laisser transformer par elle. D’ailleurs, lors du concile Vatican II, les pères conciliaires avaient beaucoup réfléchit au rôle de la Parole de Dieu dans l’assemblée liturgique et ils n’avaient pas hésité à affirmer que chaque fois que cette Parole était proclamée, c’était le Christ lui-même qui la proclamait.

Maintenant, pourquoi notre Dieu parle-t-il ? Si notre Dieu parle c’est qu’il veut se faire connaître. N’est-ce pas là l’expérience fondamentale de tout parent avec son enfant. S’il cherche à lui apprendre à parler, bien que ce soit là une nécessité de la vie, le père et la mère qui laborieusement veulent amener leur enfant-chéri à balbutier ses premiers mots, souhaitent surtout entendre de sa bouche ses premiers mots, les mots les plus importants au monde. Et quels sont-ils ces mots? Maman, papa! Dans cette expérience de reconnaissance du parent par l’enfant est ancrée la nature même de l’expérience de la famille qui est de se situer dans un réseau de vie où les enfants apprennent à devenir pleinement humain dans la mesure où ils reconnaissent leurs parents comme des êtres différenciés, mais aussi leur géniteur, leur créateur, par qui passe leur croissance physique, affective, morale et spirituelle.

Ce que la Parole de Dieu nous apprend, c’est que Dieu veut se faire connaître de nous, il veut que nous l’appelions Abba, Père, papa, car cette vie humaine qui est la nôtre s’enracine dans la sienne, vient de lui et va vers lui. Donc, Dieu parle pour se faire connaître, pour que grandisse entre lui et nous, l’amour, la communion, afin que nous atteignions notre pleine stature d’enfants de Dieu, que nous devenions des hommes et des femmes responsables et spirituels. Et qu’ensemble nous ne formions qu’un seul corps, une seule famille, une seule Église. C’est cette extraordinaire aventure que Jésus Christ vient mener à son terme alors qu’on le voit aujourd’hui dans l’évangile de Luc lancer sa mission, nous appelant à devenir des auditeurs de la Parole afin d’en devenir les serviteurs avec lui.

Yves Bériault, o.p.

Dominicain. Ordre des prêcheurs

 

Homélie pour le 2e Dimanche T.O. Année C

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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 2, 1-11)
En ce temps-là,
il y eut un mariage à Cana de Galilée.
La mère de Jésus était là.
Jésus aussi avait été invité au mariage
avec ses disciples.
Or, on manqua de vin.
La mère de Jésus lui dit :
« Ils n’ont pas de vin. »
Jésus lui répond :
« Femme, que me veux-tu ?
Mon heure n’est pas encore venue. »
Sa mère dit à ceux qui servaient :
« Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
Or, il y avait là six jarres de pierre
pour les purifications rituelles des Juifs ;
chacune contenait deux à trois mesures,
(c’est-à-dire environ cent litres).
Jésus dit à ceux qui servaient :
« Remplissez d’eau les jarres. »
Et ils les remplirent jusqu’au bord.
Il leur dit :
« Maintenant, puisez,
et portez-en au maître du repas. »
Ils lui en portèrent.
Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.
Il ne savait pas d’où venait ce vin,
mais ceux qui servaient le savaient bien,
eux qui avaient puisé l’eau.
Alors le maître du repas appelle le marié
et lui dit :
« Tout le monde sert le bon vin en premier
et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon.
Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »

Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit.
C’était à Cana de Galilée.
Il manifesta sa gloire,
et ses disciples crurent en lui.

COMMENTAIRE
Dès les premiers siècles de l’Église l’on a associé à la fête de l’Épiphanie le baptême de Jésus et les noces de Cana, trois événements fondamentaux qui inaugurent à la fois le début de la vie publique de Jésus, ainsi que sa manifestation au monde. Trois épiphanies ! D’ailleurs, n’est-il pas dit de Jésus à la fin du récit des noces de Cana : « Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. »

Plus que tous les autres évangiles, l’Évangile de Jean peut certainement être appelé celui de la manifestation de la Gloire du Seigneur. Ce mot « gloire » est sans doute celui qui se rapproche le plus du mot « divinité ». Et telle est l’intention de l’évangéliste. Il se propose de dévoiler l’identité de Jésus en plaçant ses lecteurs dans le contexte d’une noce où Jésus est présenté comme le véritable époux de la noce. Il vient nous épouser ! C’est ainsi qu’il faut lire ce récit du miracle de Cana.

« Voici l’Agneau de Dieu », annonçait Jean Baptiste au sujet de Jésus, et avec sa présence à Cana, nous voici conviés par l’évangéliste Jean aux noces de l’Agneau, dans le contexte d’un mariage qui ne sert que de prétexte pour mettre en évidence les épousailles du Christ avec l’humanité. L’évangéliste Jean ne nous met pas en présence d’un miracle « ordinaire ». Il s’agit en fait du premier signe de Jésus dans l’Évangile de Jean, véritable révélateur de qui il est.

Voyez comment se déroule cette noce inoubliable. Tout d’abord, à la demande de Marie qui se désole du manque de vin des époux, Jésus semble refuser la requête de sa mère. « Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi ? » lui répond-il. Bien des exégètes se sont penchés sur la signification de cette phrase. Comment Jésus peut-il répondre ainsi à sa mère ? Et pourtant, il accomplit le miracle demandé. « Femme. Qui y a-t-il entre toi et moi ? » Comme si Jésus se faisait une réflexion à haute voix, face à sa mission et aux événements à venir. Marie elle n’est pas du tout perturbée par la réponse de son fils. Imperturbable, elle poursuit sa mission et dit simplement aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira ».

Marie est celle qui parle au nom des époux, celle qui intercède parce que la joie n’est plus de la fête. « Ils n’ont plus de vin », dit-elle à son fils. Saint Jean ne cherche pas à développer ici une théologie mariale et pourtant le rôle qu’il accorde à Marie, la Mère du Seigneur, est d’une importance capitale. On le verra lorsque nous nous retrouverons au pied de la croix et que Jésus confiera la mère et le disciple l’un à l’autre. Mais l’important dans ce récit n’est pas tellement le rôle de Marie que l’action de Jésus en notre faveur.

Six jarres de pierres sont donc devant nous, vides. Elles représentent la loi juive qui est parvenue à son terme et que Jésus va faire remplir d’eau et transformer en un vin qui fera s’exclamer d’admiration le maître de la salle devant la qualité de ce vin. Il va s’adresser à l’époux, qui est celui qui doit fournir le vin pour les noces, et il va lui dire : « Tu as gardé le meilleur vin pour la fin. » L’on comprend ici que l’époux qui fournit ce vin excellent c’est Jésus. Ce sont les noces de l’Agneau auxquelles tous sont conviés et dont le miracle de Cana est le premier signe. Ce sont les noces du vin en surabondance, les noces de l’eau vive !

Jean emploie le mot « signe » plutôt que miracle, car le changement de l’eau en vin n’est pas une fin en soi, mais une indication, un signe, quant à l’identité de Jésus. Il en sera ainsi pour tous les autres miracles dans l’évangile johannique. Ce signe révèle la gloire de Jésus, celle qu’il avait au commencement auprès du Père.

Thomas d’Aquin commente le miracle des noces de Cana en précisant que dans les Écritures le vin signifie souvent la « sagesse divine », alors que l’eau représente souvent « la sagesse de ce monde », telle qu’on la retrouve chez les philosophes païens. Le passage à effectuer n’est pas de mêler l’eau au vin, mais de transformer l’eau en vin. C’est Dostoïevski qui souligne dans son roman Les frères Karamazov que le premier miracle du Christ a consisté à apporter la joie aux hommes. Mais il ne faut pas s’y méprendre, il s’agit de la joie des fiançailles !

Déjà, le prophète Osée avait comparé l’amour de Dieu pour son peuple à celui de l’amour d’un fiancé pour sa fiancée. Ce thème des épousailles de Dieu avec l’humanité va revenir constamment dans la bouche des prophètes. Qu’il s’agisse des prophètes Isaïe, Jérémie, Ézéchiel ou encore d’un livre poétique comme le Cantique des Cantiques, l’on retrouve chez eux tout le vocabulaire des fiançailles et des noces. Et Dieu, qui a tellement aimé le monde, va venir à nous dans la personne même de son Fils, porteur de cette passion de Dieu pour chacun et chacune de nous.

La joie chrétienne a sa source et son enracinement dans la réalisation de cette nouvelle incroyable que le Créateur du ciel et de la terre, et de tous les univers, nous aime d’un amour infini, parce qu’il nous a donné la vie et que nous sommes son bien le plus précieux.

Alors, comment cette joie se déploie-t-elle dans nos vies ? Qu’y a-t-il entre nous et Jésus ? Car il ne faut pas s’y méprendre, la joie des noces n’est pas quelque chose d’éphémère ou d’artificiel. Elle jaillit d’une source profonde en nous et elle nous fait nous tenir debout et sans crainte devant l’avenir, et devant les exigences du présent.

À titre d’illustration, je reprends ici une réflexion de mon confrère dominicain Denis Gagnon qui écrivait ceci dans son billet du 10 janvier dernier :

Il y a quelques années, un poste de télévision américaine diffusait une annonce publicitaire pour la promotion de la vocation religieuse. Une publicité fort originale. On voyait un malade couché sur un lit, le corps recouvert de plaies répugnantes. Devant lui, dos à la caméra, une religieuse refaisait les pansements. On entendait une voix qui disait : « Je ne ferais pas cela pour un million ». Et la religieuse, en se tournant vers la caméra, d’ajouter : « Moi non plus ! »

Ce message reprenait une réflexion de Mère Teresa de Calcutta. La célèbre religieuse disait à peu près ceci en parlant de sa tâche auprès des mourants abandonnés dans les rues de l’Inde : « Je ne pourrais pas faire cela pour un million de dollars, mais je suis prête à faire davantage pour l’amour de Dieu. »

Et c’est là que la question de Jésus à sa mère prend tout son sens pour nous : « Qu’y a-t-il entre toi et moi ? », nous demande Jésus. Qu’y a-t-il entre toi et lui ? Jusqu’où ta foi te conduit-elle ? Jusqu’où aimerais-tu aller, jusqu’où aimerais-tu aimer ? Bien sûr, il y a l’idéal évangélique qui nous interpelle, mais il y a aussi nos limites personnelles et notre péché qui nous retiennent.

C’est pourquoi en ce dimanche des noces de l’Agneau, osons faire cette demande confiante au Seigneur : « Viens changer mon eau en vin ! Et alors je pourrai faire tout ce que tu voudras, comme nous y invite ta mère la Vierge Marie ! »

Yves Bériault, o.p.
Dominicain. Ordre des prêcheurs

 

Homélie pour le Baptême du Seigneur

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 3,15-16.21-22.
Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.
L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

COMMENTAIRE

Depuis les tout premiers siècles de l’Église, la fête des Rois mages ainsi que le baptême du Seigneur ont toujours été associés à son épiphanie, c’est-à-dire à sa manifestation au monde, les mages représentant les nations païennes, à qui le Sauveur est présenté, tandis que le baptême de Jésus par Jean Baptiste marque le début de son ministère public, alors que la voix de Dieu nous révèle son identité : « Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »

Chez tous les évangélistes, le ministère de Jésus commence lors de son baptême. La tradition est très ferme sur ce point. Il y a donc là un évènement capital dans la vie de Jésus où l’évangéliste, à travers signes et symboles, nous dévoile à la fois son identité ainsi que le but de sa mission parmi nous. On pourrait penser à un tableau impressionniste où le peintre Luc, avec des touches subtiles qui lui sont propres, nous présente la bonne nouvelle du salut : il y a l’eau et la foule, la voix de Dieu et la colombe, mais surtout, au milieu d’eux, la présence de Jésus qui prie.

Précisons tout d’abord que le baptême que reçoit Jésus, ce n’est pas encore le baptême chrétien. Il s’agit d’une démarche de pénitence et de conversion qui n’est pas une coutume juive traditionnelle, mais un rituel propre à Jean Baptiste, et qui survient alors qu’il y a une grande effervescence dans toute la Judée. Le contexte historique et social est le suivant.

La voix du dernier prophète s’est éteinte 450 ans plus tôt avec la mort du prophète Malachie. Le pays est sans roi depuis près de six cents ans, constamment occupé par des envahisseurs païens, et le peuple se demande quand vont se réaliser les promesses de Dieu tant annoncées par les prophètes. N’est-ce pas Isaïe qui proclamait dans notre première lecture : « Voici votre Dieu. Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux ». Mais même Isaïe semble pousser un soupir d’impatience quand il s’exclame ailleurs : « Ah ! Si tu pouvais déchirer les cieux et descendre ». Si tu pouvais enfin venir nous sauver !

En réponse à ces promesses, et à cette attente, survient Jean Baptiste le prophète à une époque de ferveur messianique, surtout chez les pauvres de Dieu. Ces pauvres on les appelle les anawim. Ils sont ceux qui espèrent tout de Dieu comme la Vierge Marie, saint Joseph et Syméon, car de plus en plus, des voix se font entendre pour dire que le Messie va bientôt venir, que Dieu va enfin accomplir sa promesse de salut.

Certains se demandent si ce n’est pas Jean Baptiste qui est le Messie, mais lui il annonce la venue d’un plus puissant que lui, et quand il le reconnaît en la personne de Jésus, il s’étonne toutefois de sa présence dans les eaux du Jourdain. Même Jean Baptiste est décontenancé par ce Messie qui prend place parmi les pécheurs, et les plus pauvres. La même question s’impose à nous en cette fête : mais qu’est-ce que Jésus fait là et pourquoi se fait-il baptiser ?

L’évangéliste Luc nous raconte ce qui suit : « Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. » 

La présence de tout le peuple lors du baptême de Jésus est propre à l’évangéliste Luc. Ce dernier veut ainsi nous rappeler que le Fils de Dieu assume pleinement notre condition humaine ; il la prend sur lui avec son poids de péché, il marche avec nous, il se tient parmi nous, comme le grand priant, le grand intercesseur. En plaçant Jésus parmi tout le peuple, l’évangéliste Luc veut nous montrer à quel point Jésus s’est lié à notre humanité, en se faisant solidaire des hommes et des femmes de ce monde en quête de salut et de pardon, et qui sont représentés par cette foule descendant dans le Jourdain à l’appel de Jean Baptiste.

Un autre élément important dans le récit du baptême de Jésus, c’est la voix de Dieu. Cette voix qui déchire les cieux, et qui vient réaliser le rêve du prophète Isaïe, nous dévoile l’identité même de Jésus. Il est le Fils bien-aimé du Père. Et quand Dieu dit : « aujourd’hui, je t’ai engendré », c’est là la reprise d’un psaume qui était chanté lors de l’intronisation d’un roi en Israël, ainsi qu’à chacun de ses anniversaires. Jésus est ici proclamé non seulement Fils de Dieu, mais il est déclaré Seigneur, Roi de l’Univers.

Quant à la colombe, un autre détail significatif de notre récit, elle représente l’Esprit Saint. Non seulement elle nous introduit dans le mystère trinitaire, car le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont présents dans cette scène du baptême, mais la colombe est aussi symbole de création et de renouveau. On pense ici à la colombe après le déluge ou encore à l’esprit du Seigneur qui planait sur les eaux au moment de la création du monde.

En soulignant la présence de la colombe, l’évangéliste Luc veut nous dire que l’heure de la nouvelle création a sonné. Non seulement Jésus est-il Dieu avec nous, mais il est aussi Dieu pour nous. Son baptême est l’expression de son amour pour nous, un amour solidaire qui se donnera jusqu’à la mort, et déjà, par ce baptême qu’il reçoit, Jésus nous prend sur ses épaules, comme il a pris sa croix. Il prend sur lui nos péchés et se fait baptiser avec le peuple, lui qui était sans péché.

C’est dans cette dynamique que nous entrons lorsque nous recevons le baptême. Le baptême de Jean Baptiste est en quelque sorte une préfiguration du baptême chrétien. Il est transfiguré par la présence de Jésus et désormais, quand ce geste sera posé en Église, ce ne sera plus seulement une volonté de conversion qui sera manifestée, mais c’est la vie toute entière du baptisé qui sera remise entre les mains du Christ. Le baptême fait de nous non seulement ses disciples, mais il nous configure au Christ, c’est une adhésion à la vie même de Jésus.

Un jour, une personne m’a demandé si je faisais autant de baptêmes que de funérailles à notre paroisse. La réponse est non, bien que nous recevions régulièrement des demandes de baptême. Malheureusement trop d’hommes et de femmes ignorent à quel point Dieu les aime et combien cet amour a le pouvoir de transfigurer leur vie. C’est pourquoi il nous faut porter sans cesse ce souci et ce désir d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus Christ.

Il ne s’agit pas de convertir pour faire nombre, ou de se rassurer en n’étant pas les seuls à croire. Non. Il s’agit avant tout de partager avec d’autres ce bonheur de croire en Dieu, de la même manière qu’on ne peut garder pour soi notre émerveillement devant un livre ou un film qui nous séduit, ou un coucher de soleil à couper souffle, ou une bonne nouvelle qui fait irruption dans nos vies.

Quand nous aimons, il est normal de vouloir partager ses coups de cœur avec les autres. Et il n’y a pas plus grand coup de cœur que le bonheur de croire, que la présence de Dieu dans une vie, qui de mille et une manière nous redit sans cesse : « Tu es ma fille bien aimée, tu es mon fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour. » Amen.

Yves Bériault, o.p.

 

Homélie pour la fête de l’Épiphanie

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 2, 1-12)

Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

COMMENTAIRE

Je me souviens alors que j’étais enfant, la fête de l’Épiphanie était le moment tant attendu, où l’on pouvait enfin placer dans la crèche, sous le sapin, les trois Rois mages, tout près du berceau de Jésus. Nous trouvions toujours que c’était un peu tard, nous les enfants, pour placer ces personnages. Après tout, le sapin avait donné le meilleur de lui-même et il ne lui restait plus que quelques jours à orner le salon familial.

La préparation de la crèche de Noël ressemblait à s’y méprendre à une pièce de théâtre, où nous placions les différents acteurs de la naissance de Jésus. Les Rois mages étaient sans doute les personnages les plus fascinants avec leurs vêtements somptueux, leurs chameaux, et leurs présents d’or, d’encens et de myrrhe. À travers ces figurants, c’est la merveilleuse histoire de Noël qui se déroulait sous nos yeux, et notre foi d’enfants prenait peu à peu son envol avec cette mise en scène annuelle de notre crèche familiale.

Toutefois, nous n’étions pas conscients de l’intrigue qui se jouait autour de nos mages et de l’Enfant Jésus. « Le roi Hérode fut pris d’inquiétude, et tout Jérusalem avec lui », nous dit l’évangéliste Matthieu. Que savions-nous en effet de la peur qui s’était emparée de Jérusalem, quand les mages annoncèrent à Hérode la naissance du Messie ? Que savions-nous de l’inquiétude des élites religieuses, ou des sombres intentions d’Hérode ?

L’histoire des Rois mages est comme une parabole où le sens est beaucoup plus riche qu’il ne semble à première vue. Derrière la joie qui se manifeste dans la nuit de Noël, une terrible tragédie se met déjà en branle, mais qui n’est pas représentée lorsque nous montons nos crèches.

Dès sa naissance, la vie de Jésus est en danger, car comme le chante la Vierge Marie dans son Magnificat, il vient disperser les superbes, et renverser les puissants de leurs trônes. Pas étonnant qu’Hérode et tous les pouvoirs cruels et malveillants de ce monde s’opposent à lui et à son message de paix. Cet enfant c’est l’envoyé du Père qui vient convertir nos mentalités, nos façons de faire, en guérissant nos cœurs blessés. Il vient nous aider à vaincre l’égoïsme par l’amour, à surmonter le péché par la grâce, et ainsi participer à sa victoire sur le mal. Aujourd’hui, nous célébrons la manifestation de cet amour pour notre monde. C’est la fête de l’Épiphanie !

L’Épiphanie ! Ce mot signifie pour nous la révélation de la gloire de Dieu sous une forme humaine. « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous », nous dit l’évangéliste Jean. La nouvelle de son incarnation est manifestée au monde lors de la visitation des Rois mages, qui viennent des confins de l’Orient. Avec eux, nous contemplons le mystère dévoilé à Bethléem, l’Emmanuel, Dieu avec nous. Les mages représentent toutes les nations de la terre qui cherchent dans la nuit, une lumière pour les guider et qui se trouve chez cet enfant couché dans une mangeoire. La venue des mages à la crèche est l’accomplissement de la prophétie d’Isaïe qui proclamait : « Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. »

L’Épiphanie ! Une histoire qui fascine jeunes et vieux, mais qui n’est pas sans conséquence pour ceux et celles qui mettent leur foi dans l’enfant de Bethléem. Le récit évangélique se termine ainsi : « Tombant à genoux, les mages se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. »

« Par un autre chemin », nous dit l’évangéliste. Suivre le Christ implique d’engager nos vies dans une nouvelle direction, sur des chemins contraires aux Hérode de ce monde. Il s’agit d’une suite marquée par l’Esprit de Jésus, où l’on marche sur ses traces, dans ses pas à lui, et où peu à peu l’on devient comme lui.

Mais qu’ont fait les mages avant de partir par un autre chemin ? Ils ont ouvert leurs trésors et les ont offerts à Jésus en hommage. Si nous tentons d’interpréter ce passage de manière spirituelle et symbolique, il pourrait signifier que si nous acceptons de nous laisser conduire sur des chemins nouveaux par l’Esprit du Seigneur, il nous faut tout d’abord présenter à Dieu notre trésor, lui offrir ce que nous possédons de plus précieux.

Et quel est donc ce trésor ? Et bien, c’est notre désir ! Notre désir de faire le bien, de goûter le vrai bonheur. Notre désir de nous faire proches de Dieu et du prochain, notre désir d’être bon. C’est là le plus beau trésor que nous puissions offrir à Dieu, en lui disant : Et fais Seigneur que je ne sois jamais séparé de toi !

Quant à Dieu, il est prêt à tout nous donner, à tout pardonner. Rappelez-vous les paroles du Père au fils aîné, dans la parabole de l’enfant prodigue : « Mon enfant, tout ce qui est à moi est à toi. » Ces paroles sont pour chacun et chacune de nous, et c’est cette promesse incroyable qui trouve son accomplissement avec la naissance du Messie, et qui est proclamée au monde entier lors de la Visitation des mages. C’est cela l’Épiphanie ! La promesse de Dieu qui se fait chair, qui se fait l’un de nous et qui se donne à nous comme le plus incroyable des cadeaux.

Alors, comme les Rois mages, adorons nous aussi l’enfant de la crèche. Nous pouvons le contempler en particulier dans l’eucharistie, ce lieu privilégié de la manifestation du Fils de Dieu au monde. Offrons-nous à lui en cette fête, présentons-lui le meilleur de nous-mêmes, afin qu’il puisse faire de nous, comme il est dit dans notre prière eucharistique, une éternelle offrande à la gloire du Père.

Ainsi, nous pourrons nous engager sans crainte sur les chemins imprévus de la vie, guidés par l’étoile des Mages, avec cette assurance que l’Emmanuel marche avec nous et qu’avec lui nous serons vainqueurs, malgré tous les Hérode de ce monde.

Yves Bériault, o.p.
Dominicains. Ordre des prêcheurs

Homélie pour la solennité Sainte-Marie Mère de Dieu

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Marie disciple du Christ

Je me souviens comme plusieurs d’entre vous de la traditionnelle bénédiction du Jour de l’An. À titre d’ainé de la famille, il me revenait d’aller voir mon père avec ma sœur et, en m’agenouillant, de lui demander de nous bénir pour la nouvelle année. Le malaise était palpable, tant de mon côté que chez mon père qui se prêtait néanmoins, avec beaucoup de solennité et une émotion à peine retenue, à ce geste qui pendant quelques secondes semblait entrebâiller une porte qui ouvrait sur le sacré, sur une présence secrète de Dieu au cœur de notre famille.

Les textes de la fête d’aujourd’hui parlent beaucoup de bénédiction. Et ce n’est pas un hasard si le début de la nouvelle année est marqué au plan liturgique par ce lien très fort entre la maternité de Marie de Nazareth et la bénédiction de Dieu sur nous.

Mais en quoi consiste une « bénédiction » ? Bénir est un mot latin qui vient de « bene dicere », et qui signifie « dire du bien ». Quand Dieu bénit, il dit du bien de nous. Ce qui n’est pas étonnant puisqu’il nous aime. C’est cette émotion qui anime les parents lorsqu’ils bénissent leurs enfants. Ils ne voient alors en eux que ce qui est bien et souhaitent leur bonheur, ils bénissent à la fois leur présent et leur avenir. Que dire alors de la bénédiction de Dieu ! Quand Dieu dit du bien de nous, sa Parole agit en nous, elle nous transforme, elle nous fait du bien. Être « béni », c’est être dans la grâce de Dieu, vivre en harmonie avec Lui.

Cela ne nous évitera pas pour autant les difficultés et les épreuves, nous le savons trop bien, mais celui ou celle qui vit dans la bénédiction de Dieu, traversera les épreuves en tenant la main de Dieu, sûr de sa présence.

Mais quel est le lien que fait la liturgie d’aujourd’hui entre son insistance sur la bénédiction qui vient de Dieu et la fête de Sainte Marie Mère de Dieu ? Car l’affirmation est plus qu’audacieuse. Marie mère de Dieu ! Comment cela est-il possible ? Comment en est-on venu à lui donner un tel titre de gloire ? N’est-ce pas insensé ? Comment Dieu peut-il avoir une mère ?

Ce titre « Sainte Marie Mère de Dieu » a été proclamée solennellement lors du grand Concile d’Éphèse en 431, et repris au Concile de Chalcédoine, vingt ans plus tard, afin d’affirmer la doctrine chrétienne concernant la divinité de Jésus. Certains remettaient en question que Jésus soit à la fois vrai Dieu et vrai homme. Une grave crise sévissait alors dans l’Église où certains remettaient en question la nature divine de Jésus.

La formule « Sainte Marie Mère de Dieu », a alors été énoncé non pas tant pour glorifier la Vierge Marie, que pour prendre acte d’un fait, pour affirmer la véritable nature de celui qu’elle a donné au monde : que Jésus Christ, tout en étant vrai homme, est vraiment Dieu.

En cette fête de sainte Marie, mère de Dieu, nous sommes invités à contempler à la fois la bénédiction qui nous est faite en Jésus Christ, l’Emmanuel, Dieu parmi nous, ainsi que celle qui a reçu une telle bénédiction de concevoir l’Homme-Dieu. Lorsque l’ange Gabriel a salué Marie, il lui a dit « Je te salue, pleine de grâce », c’est-à-dire comblée de la grâce de Dieu ; elle est par excellence celle sur qui le nom de Dieu a été prononcé. C’est pourquoi elle est : « bénie entre toutes les femmes… »

C’est pourquoi Élisabeth sa cousine dira de Marie : « Bienheureuse celle qui a cru ! » Avant d’être une maternité physique, ce qui se vit en Marie est une maternité spirituelle. Et saint Augustin dira de Marie : « Elle conçoit le Christ dans son cœur avant de le concevoir dans son sein… » Et c’est pourquoi : « il est plus grand pour Marie d’avoir été disciple du Christ que d’avoir été mère du Christ. »

En honorant la maternité de Marie aujourd’hui, nos regards se portent à la fois sur elle en tant que modèle de foi et, sur l’extraordinaire mystère de sa maternité, qui est une bénédiction pour notre humanité, et que nous proclamons à nouveau en ce début d’année, car Dieu s’est fait l’un des nôtres il y a deux mille ans, l’Absolu s’est incarné, il nous a bénis et comblé de sa présence.

Les Pères de l’Église, en accord avec toute la Tradition, ont vu en Marie la « figure de l’Église », celle qui nous précède, qui est là au tout début, porteuse d’un mystère qui la dépasse, en même temps qu’elle nous devance et nous entraine dans le mystère de la vie et la mort de Celui qui nous aima jusqu’au bout. La Vierge Marie est par excellence, « figure de l’Église », expression de son mystère le plus profond.

L’on sous-estime souvent ou l’on ignore l’importance qu’ont accordée les réformateurs protestants à la figure de Marie. Luther, dans un discours, à l’occasion de la Nativité du Seigneur, disait ceci : « Marie, c’est l’Église chrétienne… Or l’Église chrétienne conserve toutes les paroles de Dieu dans son cœur et les relie ensemble… » Marie, par sa maternité, est Parole de Dieu en acte, elle porte le Verbe de Dieu, elle est « enceinte de la parole de Dieu », et elle la donne au monde sans rien retenir pour elle-même.

C’est pourquoi Marie se retrouvera au cœur de l’assemblée des Apôtres et des disciples à la Pentecôte. Elle poursuit sa tâche de Mère, car les disciples du Christ lui deviennent des fils et des filles qu’elle va accompagner à leur tour de sa foi et de sa prière maternelle. Sainte Marie Mère de Dieu, Mère de l’Église, mère des disciples !

Frères et soeurs, en ce début d’année 2019, alors que la paix demeure toujours précaire et fragile en notre monde, et entre nous, nous nous confions à la miséricorde de Dieu. Nous lui présentons nos familles, ceux et celles que nous aimons, nous lui confions notre monde dans sa quête de bonheur, nous prions pour les pays en guerre, nous prions pour les réfugiés, nous prions pour ceux et celles qui sont persécutés, et nous invoquons la prière de notre Mère du ciel sur nous.

C’est tout le sens de la prière du Rosaire où nous reprenons la salutation de l’ange à Marie et où nous invoquons sa prière maternelle. Ensemble, en cette fête de Sainte Marie Mère de Dieu, prions-la ensemble : « Je vous salue Marie… »

Yves Bériault, o.p.
Dominicain. Ordre des prêcheurs