Inévitable! On ne peut y échapper, nous aimons parler de nos hivers ici au Québec. Cette année nous avions déjà reçu plus de 400 cm de neige dans la région de Québec et voilà, qu’hier et toute la nuit, nous est tombé dessus cinquante centimètre de plus, sans compter les vents de 90 km/h. Un véritable ouragan d’hiver. Quelle puissance de la nature.Extraordinaire! J’en ai profité pour marcher dans les rues, au risque de me faire emporter. Que voulez-vous, j’aime l’hiver! Certains diraient « contre mauvaise fortune il faut faire bon coeur », mais ce n’est pas mon cas, non, pas du tout. Je plains tous ceux et celles qui de par le monde n’ont jamais connu l’hiver, le véritable hiver comme nous avons la chance del’avoir ici au Canada. Quelle blancheur, quelle lumière et quelle fraîcheur! L’hiver, c’est un hymne à la vie!
Ce matin, la neige à la porte de notre couvent nous allait sous les aisselles. Sérieux! Six frères du couvent, en plus d’un bon samaritain qui n’a jamais voulu nous dire son nom, se sont mis à la tâche avec des pelles de toutes sortes et, une heure plus tard, le déblaiement terminé, nous allions chez notre voisine afin de déneiger son entrée de maison, elle qui ne pouvait plus sortir depuis 24 heures à cause de la neige accumulée. De plus, elle habite sur la rue des Dominicains. Il fallait bien faire honneur à ce nom. Elle pleurait tellement elle était émue de notre visite surprise. Ah! que c’est bon l’hiver!
Voici en terminant un poème bien connu ici au Québec, dont les premiers versets nous viennent aux lèvres dès qu’il se met à neiger. Il a été écrit par un grand poète de chez nous, Émile Nelligan :
Soir d’hiver
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai!
Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire: Où vis-je? Où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À tout l’ennui que j’ai, que j’ai!…
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