Le papillon d’automne

Ce matin attiré, par le soleil d’automne et le coloris extraordinaire de cette saison en mon pays, j’ai pris mes souliers de marche en direction de la montagne. L’air sentait bon. Feu de bois et feuilles séchés, le tout emporté dans l’air frais du matin. Derniers sursauts d’une saison sur le point de céder la place aux brises qui apportent le froid.

Sur ma route, j’ai croisé un papillon. Événement rarissime pour la saison. Surpris, je l’ai vu s’élever soudainement à ma droite avec une vigueur inhabituelle pour un papillon. Il se débattait dans l’air frais du matin, comme aspiré par cette lumière d’or réfléchie par les feuilles. Ou devrai-je dire, comme inspiré par cette lumière, car il semblait danser avec l’énergie de celui qui sait que le temps est compté. Un petit papillon d’automne, signe d’espérance et de détermination sur la route d’un marcheur solitaire. À sa manière, sans le savoir,  il me parlait de la suite du Christ.

Saisi par la lumière du Christ ressuscité, plus éblouissant qu’un milliard de soleils d’automne, nous allons de-ci de-là, emportés par le souffle de l’Esprit, au gré des événements et des saisons. Les jours qui passent, quand ils baignent dans cette lumière, ne font que raviver la foi de ceux et celles qui croient, car le temps est court et la moisson est grande, très grande ! Tant de défis à relever, tant d’amour à donner et à recevoir.

Il nous faut donc devenir papillon d’automne sur tous ces chemins de par le monde où se trouvent des promeneurs solitaires, qui cherchent un sens à la vie au fil des saisons qui passent. Voilà où nous entraîne l’admirable lumière du Christ : au cœur de la vie ! Apprends donc à danser ta foi là où le souffle de l’Esprit te conduit. Il n’y a pas de plus belle saison dans la vie de celui ou de celle qui croit au Fils de Dieu!

Yves Bériault, o.p.

« Le christianisme n’en est qu’à ses débuts. » Alexandre Men

Alexandre MenLe christianisme n’en est qu’à ses débuts. Son « programme », appelons-le ainsi, est prévu pour des millénaires; chaque siècle, chaque époque ne prend dans le christianisme, dans la Bible, que ce qu’elle est en état de percevoir. Nous aussi, à notre époque, nous ne prenons que l’aspect, partiel, que nous sommes capables de percevoir et sur lequel nous réagissons aujourd’hui. Le christianisme est ouvert sur tous les siècles, sur le futur, sur le développement de toute l’humanité. C’est pourquoi il est capable de renaître constamment.

Au fil de son histoire, il peut traverser les crises les plus pénibles, se trouver au bord de l’extermination, de la disparition physique ou spirituelle, mais à chaque fois il renaît. Non parce qu’il est dirigé par des personnes exceptionnelles – ce sont des pécheurs comme tout le monde – mais parce que le Christ lui-même a dit : « Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Le seigneur n’a pas dit : « Je vous laisse tel ou tel texte, que vous pouvez suivre aveuglément. » Car ce qui est écrit dans la Bible n’est, en réalité, que son écho, le reflet de sa personnalité dans la conscience et la pensée de ses disciples. Non, le Christ a dit : « Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde. » Il n’a pas parlé de quelques écrits, des Tables de la Loi, de certains signes et symboles particuliers. Il n’a rien laissé de tel, mais il s’est laissé lui-même, lui seul.

Extrait de : Men, Alexandre. Le christianisme ne fait que commencer. Cerf, coll. « Le sel de la Terre », 1996, p. 253

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Repères biographiques On l’appelle l’appelle pasteur, prophète, martyr, apôtre : le prêtre russe Alexandre Men était une des ces figures brillantes et dynamiques qui marquent des périodes de transition sociale, politique et économique. Il se trouvait à la charnière entre deux grandes époques de l’histoire russe, celle du communisme, inaugurée par la révolution bolchevique d’octobre 1917, et celle de l’« après-communisme », inaugurée par l’arrivée au pouvoir à la tête du Parti communiste russe de Mikhaïl Gorbatchev en 1985. La vie tragiquement écourtée du père Alexandre couvrait les périodes alternantes de relaxation et d’intensification de la persécution de l’Église sous Staline et ses successeurs, pour aboutir enfin à la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev. C’était sous le signe la perestroïka que le père Alexandre a vécu les deux dernières années de sa vie. Car il a été assassiné à coups de hache au petit matin du 9 septembre 1990, alors qu’il se rendait célébrer la Liturgie dominicale. Dans les deux ans précédant son assassinat, il avait prononcé quelque deux cents conférences sur le christianisme devant des publics les plus divers, on écrivait de lui dans les journaux et les revues, on le recherchait pour des émissions radiophoniques et télévisées, on commençait à éditer ses livres en Russie, livres publiés auparavant exclusivement à l’étranger…

Source : http://www.pagesorthodoxes.net/saints/alexandre-men/men-introduction.htm

Homélie pour le dimanche de la Croix glorieuse

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3,13-17.
Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme.
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.
Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Marc Chagall. Jésus en croix

COMMENTAIRE

« Celui qui croit n’est jamais seul » affirmait Benoît XVI dans une homélie. La fête de la Croix Glorieuse vient nous rappeler que Jésus-Christ, en montant sur la croix, a pris à bras-le-corps la solitude dans laquelle nous plongent le péché et la mort, afin que nous ne soyons plus jamais seuls dans notre combat avec le mal. Comme l’affirme saint Paul dans sa lettre aux Philippiens : « Dieu l’a élevé au-dessus de tout nom » ce Jésus, à cause de sa victoire sur la mort. C’est pourquoi sa croix est glorieuse. Elle est devenue notre étendard, le signe par lequel se reconnaissent les disciples du Christ.

Malgré toute l’horreur qu’elle évoque, la croix est source de vie pour les croyants, car en elle c’est la mort qui est crucifiée, qui est mise à mort. C’est elle qui est vaincue et non Jésus. « Ô mort, où donc est ta victoire », s’écrie saint Paul en contemplant la croix du Christ. Il ne voit plus que Jésus dans son offrande, dans son amour qui va jusqu’au bout de lui-même, et qui le fait s’exclamer : « notre fierté c’est la Croix du Christ! »

Jésus l’a acceptée courageusement, sans qu’on puisse dire de lui qu’il l’ait recherchée. Son oui est un oui à l’exigence de l’Amour dont il ne saurait s’esquiver. Il sait que ce don de lui-même ne peut que nous apporter la vie. Jésus est venu pour cette heure-là, et c’est sur la croix qu’il va affronter le Mal jusque dans ses derniers retranchements. C’est le grand mystère de la foi chrétienne, « scandale pour les Juifs, folie pour les païens ».

Il est important de se rappeler, par ailleurs, que c’est nous qui avons cloué Jésus sur cette croix, cette humanité dont nous sommes solidaires dans le péché. Et pourtant, Dieu dans son amour de Père, en a fait le lieu de notre réconciliation, de notre guérison. C’est sur ce bois rugueux de la croix que l’amour de l’Homme-Dieu s’est livré jusqu’au bout, au point de saisir dans son offrande toute l’humanité, toutes les générations à venir, de toutes races, langues, peuples et nations.

Tout comme pour nous aujourd’hui, le côté rebutant de la croix n’allait pas de soi pour les premières générations chrétiennes, car vous en conviendrez avec moi,  la prédication d’un messie crucifié n’était pas de nature à séduire les foules. Ces premiers témoins rapportaient ce qui aurait dû empêcher la naissance et l’expansion du christianisme. Mais ils se devaient de témoigner de la foi ardente qu’ils avaient en Jésus ressuscité, puisqu’il s’était manifesté à eux après sa résurrection.

À la suite de ces premiers témoins, nous aussi nous proclamons un Messie crucifié. Paradoxalement, la croix est notre honte, parce que cette croix est l’expression même de notre péché, de nos violences, mais elle est avant tout notre fierté, puisqu’elle est le lieu de notre relèvement, le lieu de tous les pardons, de toutes les guérisons.

C’est pourquoi l’Église en cette fête nous invite à nous rappeler combien il est important de contempler Jésus en croix. On peut avoir passé toute sa vie à prier le Seigneur sans vraiment l’avoir regardé sur sa croix; je veux dire sans l’avoir contemplé de ce regard qui va jusqu’au fond de sa blessure, de son amour pour nous.

La contemplation de la croix nous donne de comprendre combien nous sommes présents dans la prière de Jésus. Nous sommes crucifiés avec lui, aimés de lui, offerts par lui comme son bien le plus précieux : « Père, ceux que tu m’as donnés je te les offre, et je m’offre avec eux, pour eux. »

La croix est véritablement le lieu par excellence de notre adoption par le Père, puisqu’elle fait de nous des frères et des soeurs de Jésus. C’est sur la croix qu’il nous saisit dans son mystère d’amour, pour ne plus faire qu’un avec nous. Il est là à cause de nous, mais il est là surtout pour nous. Il prend sur lui nos péchés, nos détresses, et il s’associe pour l’éternité à notre pauvre humanité blessée, afin de la racheter et de la relever. Sa vie de ressuscité devient notre vie.

Frères et soeurs, comme elle est belle cette croix quand c’est Jésus qui la recouvre de sa présence. C’est la vie même qui est clouée au coeur de la mort et notre humanité peut enfin refleurir. Elle n’est plus orpheline, elle n’est plus seule dans son combat, car elle peut désormais appeler Dieu « notre Père ». Voilà la beauté et le mystère de l’Église, Corps du Christ, à jamais crucifié avec lui dans l’offrande de sa vie pour le monde.

Seigneur, donne-nous de toujours savoir contempler ta Croix glorieuse. C’est la grâce que nous te demandons Ô notre Seigneur crucifié. Amen.

fr. Yves Bériault, o.p.

La position des Mgr Rouet au sujet des divorcés remariés en Église.

Sur certaines questions de morale, l’Église ne doit-elle pas aussi d’urgence bouger ? Le sort réservé aux divorcés, notamment « remariés », est-il tenable ?

C’est une question qui est cause de douleurs infinies. Commençons par relire l’Écriture : il y a cette phrase de Jésus relatée au chapitre 19 de l’évangile selon Matthieu : « Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer. » La position actuelle de l’Église repose en grande partie sur ce texte. Or, la question posée par les Pharisiens à Jésus concerne la répudiation. Et il se prononce clairement contre la répudiation, acte qui consiste à rejeter son conjoint comme une chose pour en choisir un autre. Peut-on totalement assimiler répudiation et divorce ?

On utilise ce mot de « divorcé » à la fois pour désigner celui ou celle qui s’en va pour un ou une autre et pour désigner celle ou celui qui se trouve abandonné, rejeté. Bien sûr, il y a des cas où les torts sont partagés, mais le plus souvent pas à égalité ! Enfermer toutes les situations dans ce seul mot de « divorcé » ne semble pas juste. La faute n’est pas la même pour celui ou celle qui s’en va et qui laisse l’autre désemparé avec deux ou trois enfants à élever…

On ne peut pas aborder ces questions difficiles sans avoir un authentique souci pastoral, parce qu’on ne peut pas, d’un côté, affirmer que les sacrements font la vie chrétienne et, de l’autre, continuer à demander aux hommes et aux femmes blessés dans leur amour de vivre leur foi sans sacrement ! Comment un homme ou une femme peut-il être ainsi laissé au cœur d’un péché sans pardon possible ? Il me semble urgent de se poser la question, sans brader le sacrement de mariage, sans faire l’impasse sur la nécessaire reconnaissance de ses torts, sans oublier le respect dû au premier conjoint.

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(Source : Bertrand Révillion. Conversations spirituelles. Tome 2. Médiaspaul, 2014, p. 98)

Homélie pour le 23e dimanche du temps ordinaire. Année A

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18,15-20.

Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère.
S’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.
S’il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain.
Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
Encore une fois, je vous le dis : si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »

COMMENTAIRE

Les trois lectures de ce dimanche ont comme préoccupation commune la vie fraternelle, la vie ensemble avec nos proches, avec nos amis, avec nos voisins. Les conflits ont souvent comme point de départ les blessures en manque de guérison, les refus de pardon, les injustices commises. Alors la rancoeur et la haine s’emparent progressivement des coeurs. Il suffit de constater combien la paix est fragile dans le monde et autour de nous pour nous en convaincre.

La Parole de Dieu en ce dimanche nous invite à examiner sérieusement nos relations les uns avec les autres. Elle vient nous rappeler combien le dialogue est un premier pas vers la réconciliation et la paix. Elle vient nous redire combien le prochain, et nous sommes tous et toutes le prochain d’un autre, combien le prochain, le frère ou la soeur, a du prix aux yeux de Dieu, et combien il devrait en avoir pour nous aussi. Jésus nous rappelle dans l’évangile d’aujourd’hui que nous ne pouvons pas laisser le prochain se perdre sans dire un mot, le laisser se noyer dans sa misère en gardant les bras croisés.

Vous connaissez sans doute la loi de l’assistance aux personnes en danger. Dans beaucoup de nos sociétés contemporaines, c’est un crime que de ne pas porter secours à une personne en danger, sous prétexte que nous ne la connaissons pas ou que ça ne nous regarde pas. Que dire alors de l’invitation que nous fait Jésus dans l’évangile de veiller les uns sur les autres, de nous entraider, de nous pardonner mutuellement? Cette prescription évangélique s’applique non seulement au cadre de nos communautés chrétiennes, mais elle s’étend aussi à nos familles, à nos amis, à nos milieux de travail. Jésus nous enseigne que nous avons la responsabilité les uns des autres, d’autant plus s’il s’agit des plus petits et des plus faibles.

A la question de Caïn au livre de la Genèse, après qu’il eût assassiné Abel : « Suis-je le gardien de mon frère? » (Gn 4, 9), Jésus répond sans hésiter : « Bien sûr, puisque je te l’ai confié ; comment pourrais-tu prétendre m’aimer, sans porter le souci de ceux que j’aime ? » (Thabut)

Par notre foi en Jésus Christ, nous sommes introduits dans une expérience de Dieu qui est celle-là même que Jésus avait du Père. C’est là une des originalités du christianisme et sa richesse insurpassable. Notre foi nous configure au Christ.

Mais notre foi en Jésus-Christ implique aussi un nouveau rapport à l’autre. Cet autre devient un prochain, un tout proche de moi dont j’ai la garde.

Car le prochain est non seulement un chemin vers Dieu, mais il est le seul chemin. Aller au ciel, ce n’est pas un voyage en solitaire, loin des routes humaines; c’est plutôt un voyage de groupe, un voyage organisé, où nul ne doit être laissé derrière. C’est pourquoi le prochain nous est confié; c’est pourquoi il nous faut demander au Seigneur le courage de nous interpeller mutuellement quand c’est nécessaire, le courage de pardonner ou de demander pardon, sans jamais oublier qu’avant de corriger une personne, il faut tout d’abord l’aimer. Inutile de la corriger s’il n’y a pas l’amour. D’où l’importance de porter cette personne dans la prière.

Il est bon aussi de nous rappeler que les personnes qui semblent se perdre, comme celles dont parle Jésus dans l’évangile, attendent parfois sans le savoir, que quelqu’un enfin se lève, se manifeste auprès d’eux, leur signifiant ainsi qu’elles ne sont pas seules, laissées à la dérive dans l’indifférence générale. Mais ce sont là des pas qui coûtent bien évidemment et qu’il faut confier au Seigneur afin de trouver les bons mots, la manière d’aborder l’autre, le courage et souvent la patience de bien faire les choses. 

Vivre l’évangile est coûteux, inutile de nous le cacher. L’évangile, j’oserais dire, n’est pas fait pour les mauviettes! C’est une voie exigeante dans laquelle Jésus nous entraîne. Mais on peut compter sur lui pour nous donner son courage et surtout nous donner son amour, puisqu’il nous appelle à servir comme lui et avec lui.

En terminant, voici une histoire qui pourrait nous aider à mieux comprendre l’actualité de cet évangile. Il s’agit d’un court récit composé par l’écrivain Ernest Hemingway. 

Dans cette histoire, un père Espagnol fait mettre une annonce dans le journal local en espérant que son fils, qui a fui la maison paternelle après un méfait, puisse entendre son appel. Il fait mettre son texte en gros caractères sur une pleine page du journal. On peut y lire ce qui suit : « Cher Paco. Je t’en prie. Viens me rencontrer demain à midi devant les bureaux du journal. Tout est pardonné. Ton papa qui t’aime. » Le lendemain, le père se présente à l’endroit convenu espérant y voir son fils, mais il y a là une foule rassemblée devant les bureaux du journal.  Ils sont près de huit cents jeunes hommes, qui s’appellent tous Paco, et ils sont là dans l’espoir de voir leur père dont ils ont entendu l’appel.

Qui sait. À travers nos mains tendues, notre écoute attentive, nos conseils empreints de tendresse, si nous ne permettrons pas à un Paco de retrouver le chemin de la maison et sa dignité d’enfant de Dieu, et ainsi nous affirmer comme de véritables disciples de Jésus. Amen.

Yves Bériault, o.p.