S’ouvrir au mystère

« Et si la perfection de l’oeil n’est pas dans sa propre géométrie,
mais dans la lumière qu’il voit et chaque objet qu’il montre.

Et la perfection de la main non pas dans ses doigts,
mais dans l’ouvrage qu’elle génère.

Pourquoi aussi la perfection de notre être
et de notre noyau substantiel
serait-elle toujours associée à l’opacité et à la résistance,
Et non pas l’adoration
et le désir et la préférence d’autre chose

et de livrer sa lie pour l’or
et de céder son temps pour l’éternité
et de se présenter à la transparence
et de se fendre enfin
et de s’ouvrir enfin
dans un état de dissolution ineffable? »

(Claudel, Paul. Le soulier de satin. Troisième journée. p. 331 . Édition Folio.)

La souffrance

« Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance, il n’est pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence. »

Paul Claudel

Notre Père

« …la prière personnelle, même accomplie dans les secret, n’est pas un acte purement privé. Cette démarche que personne ne peut faire à ma place, n’est absolument pas celle d’un isolé; elle s’enracine et s’épanouit dans la communion. Quand je dis à Dieu Père, je me situe en fils, mais quand je dis Notre Père, je me situe aussi et du même coup en frère de tous ceux qui le disent également – et même de ceux qui ne savent peut-être pas le dire. « Il y a beaucoup d’âmes, disait Paul Claudel, mais il n’y en a pas une seule avec qui je ne sois en communion par ce point sacré en elle qui dit Pater Noster. »

Paul Claudel. Cantique de Palmyre, Conversation dans le Loir-et-Cher. Pléiade, p.731.

Et les spirituels maintenant…

« L’unité de deux saints qui ne se connaissent pas est plus réelle et plus intime, incommensurablement, que celle d’une branche à une autre branche du même arbre nourrie de la même sève… » (Jules Montchanin, Écrits spirituels, Paris, 1965, p.120). »…la prière personnelle, même accomplie dans les secret, n’est pas un acte purement privé. Cette démarche que personne ne peut faire à ma place, n’est absolument pas celle d’un isolé; elle s’enracine et s’épanouit dans la communion. Quand je dis à Dieu : « Père », je me situe en fils, mais quand je dis : « Notre Père », je me situe aussi et du même coup en frère de tous ceux qui le disent également – et même de ceux qui ne savent peut-être pas le dire. « Il y a beaucoup d’âmes, disait Paul Claudel, mais il n’y en a pas une seule avec qui je ne sois en communion par ce point sacré en elle qui dit Pater Noster » (Paul Claudel. Cantique de Palmyre, Conversation dans le Loir-et-Cher, éd. Pléiade, p.9).

« L’on ne se sauve pas tout seul. Nul ne retourne seul à la maison du Père. L’un donne la main à l’autre. Le pécheur tient la main du saint et le saint tient la main de Jésus » (Charles Péguy).