Heureuse celle qui a cru !

Marie, la mère de Jésus, occupe une place centrale dans la foi de l’Église. Elle est celle qui a cru. Mais quand on dit de Marie qu’elle est celle qui a cru, l’on ne veut pas dire par là qu’elle fait simplement partie d’une longue lignée de témoins de la foi, bien que cela soit vrai. Mais l’on veut plutôt affirmer que toute l’expérience de la foi chrétienne, qui consiste à croire que le Fils de Dieu s’est incarné, a comme point de départ la foi de Marie. Elle est celle qui a cru non seulement à la réalisation des promesses de Dieu, à sa venue en notre monde, mais à son incarnation dans sa chair même. Marie accomplit ainsi la première et la plus grande des béatitudes, celle qui requiert une confiance absolue en Dieu, celle de la foi.

Quand l’Évangile nous dit :  » Heureuse celle qui a cru « , cette exclamation n’est pas seulement un cri d’admiration, mais avant tout une invitation qui nous est lancée à vivre cette béatitude de la foi à l’exemple de Marie. C’est pourquoi, à quelques jours de la fête de Noël, la liturgie nous invite à contempler la mère de Jésus, car en elle se trouve résumé tout le sens de l’Avent. En Marie se retrouve toute l’attente de l’humanité qui espère, et qui a besoin d’être libérée des forces du mal. Et en Marie se retrouve l’expression la plus parfaite de l’accueil qu’une femme, qu’un homme puisse donner au don précieux que Dieu nous offre en Jésus, son Fils, son Unique.

La famille chrétienne devant la crèche

Ce qui vient immédiatement à l’esprit lorsque l’on aborde le thème de Noël et de la famille, c’est évidemment celui de la Sainte Famille. Comment cette scène de la crèche de Noël n’évoquerait-elle pas chez les familles chrétiennes une résonance certaine quant à l’expérience de foi qu’elles vivent et son lien avec ce qu’a vécu la Sainte Famille.Spontanément, ce sont les aspects suivants qui me viennent à l’esprit pour alimenter une réflexion chrétienne sur ce thème :

1- la famille comme oeuvre de création
2- la famille comme lieu d’accueil
3- la famille comme lieu de mission

Quand on considère le mystère de l’Incarnation, on contemple tout d’abord l’oeuvre de Dieu. Dieu aime et il est source de tout amour. Par définition, l’amour est fécond puisqu’il vient de Dieu. L’amour est plein de vie et engendre la vie chez ceux et celles qu’il touche. Dieu croit en la vie, puisqu’il est vie, et en nous envoyant son Fils, il vient racheter cette vie afin de la mener à sa plénitude et à sa destination originelle, soit la communion pleine et entière de l’humanité avec son Dieu.

De toute éternité, l’humanité est appelée à la divinisation, et la famille participe éminemment à cette oeuvre, car c’est par elle que naissent les enfants de Dieu. En ce sens, le couple est créateur, mais son oeuvre de création il la tient de Dieu. Il suffit de contempler Marie et Joseph pour mieux saisir le sens de cette affirmation. Leur vocation, vient de Dieu, elle est avant tout un oui à Dieu. Sans ce oui, Dieu ne peut agir, mais c’est l’initiative de Dieu qui fait de ce couple un participant à son oeuvre qui vient parfaire sa création et la mener à son accomplissement.

La famille est aussi une oeuvre d’accueil, car la vie humaine est le lieu privilégié où Dieu se manifeste. Comme le dit la Lettre aux Hébreux:  » N’oubliez pas l’hospitalité, car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges «  (Hé. 13, 1-2). Marie et Joseph ne connaissaient sans doute pas toute la grandeur du mystère qui se déroulait dans leur vie. Ne les voit-on pas s’inquiéter quand Jésus disparaît au Temple ou lorsqu’il commence à prêcher. Et pourtant, Marie porte tout cela dans son coeur et médite sur ces choses. Ce n’est qu’après la résurrection que tout deviendra clair. Il y a un mystère d’accueil dans la vie de foi, accueil des personnes et des événements. Ce mystère est tout particulièrement à l’oeuvre dans la famille, qui est une communauté d’accueil pour les vies qui lui sont confiées. Des vies livrées à l’amour de Dieu ayant chacune son appel propre, son mystère, chacune étant un reflet de l’amour de Dieu pour les hommes et les femmes de ce monde.

C’est autour des deux pôles mentionnés précédemment, que la famille va se définir comme lieu de mission pour le chrétien et la chrétienne qui s’y engagent. Car la participation à la mission créatrice de Dieu et l’accueil de la vie ne sont pas que des attitudes passives, mais elles entraînent aussi un agir qui va entraîner toute la famille. La famille va devenir ce lieu où doit grandir l’enfant de la crèche afin de devenir cette présence du Christ Ressuscité au monde. Le mystère de la présence de l’enfant de la crèche dans une famille doit nécessairement ouvrir sur le mystère pascal et ce mystère est un mystère de don de soi.

C’est dans la famille que les vertus chrétiennes seront nourries et entretenues par l’exemple des parents, par une vie de prière soutenue, et par une vie en Église réelle et engagée. Le terreau familial deviendra ainsi le lieu de croissance des vertus évangéliques, dont se nourriront les enfants, car elles leur auront été communiquées par les parents, tout comme les enfants sont allaités par le lait maternel. La famille deviendra ainsi une Église familiale ayant en son centre Jésus ressuscité.

La famille qui se rassemble autour de la crèche exprime déjà sa volonté d’entrer dans ce mystère, puisque l’enfant de la crèche est l’expression achevée du  » Dieu avec nous « , Dieu qui se remet entre nos mains,  » Dieu avec nous  » en se faisant l’un des nôtres, en prenant sur lui nos joies et nos peines. L’enfant de la crèche nous ramène à l’aurore de ce mystère de l’amour de Dieu pour nous, et en même temps la crèche est une fenêtre grande ouverte sur l’avenir. Elle nous entraîne au coeur du mystère pascal où brillent les premières lueurs de l’éternité.

Puisse ce Noël vous rapprocher les uns des autres, et de celui qui s’est fait le plus petit des tout petits enfants pour nous.

Un journaliste veut savoir

Fait vécu. La scène s’est déroulée à Montréal, peu de temps avant Noël. Un journaliste d’une chaîne de télévision locale interrogeait les gens sur la rue et leur posait la question suivante : « On dit que Jésus est le Sauveur, mais de quoi vient-il nous sauver? »

Une jeune femme, dans la vingtaine, répondit sans hésiter: « Jésus vient nous sauver de l’insignifiance. »

Le journaliste en resta bouche-bée et moi aussi.

Fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie

Vierge et l'Enfant - Cathédral de Notre-Dame de Paris

Vierge et l'Enfant - Cathédrale de Notre-Dame de Paris

« Qu’il me soit fait selon ta parole ». Que de courage derrière ces quelques mots de Marie à l’Archange Gabriel.

Il faut beaucoup de confiance pour s’en remettre ainsi à Dieu et surtout beaucoup d’humilité. Marie était la plus humble de toute, d’une humilité transparente, seule capable d’accueillir le Fils de Dieu et de le laisser briller en elle. C’est là le mystère de l’Immaculée Conception.

C’est le plus grand poète de la renaissance, Dante Alighieri, qui fait dire à saint Bernard de Clairvaux: « regarde désormais dans le visage qui le plus rappelle celui du Christ, car seule sa clarté peut te disposer à voir le Christ » (Par. XXXII, 85-87).

Marie est comme le vitrail de la présence de Dieu en notre monde. Elle laisse passer la lumière à travers elle, et Dieu est là, incarné, l’Emmanuel, parmi nous. Prie pour nous sainte Mère de Dieu!