La mort de Julius Spier, son « initiateur », la veille du jour où il devait être déporté, est pour Etty Hillesum comme une seconde naissance. Elle s’adresse à lui dans son Journal le lendemain de son décès :
16 septembre 1942 : « J’avais encore mille choses à te demander et à apprendre de ta bouche; désormais je devrai m’en tirer toute seule. Je me sens très forte, tu sais, je suis persuadée de réussir ma vie. C’est toi qui as libéré ces forces dont je dispose. Tu m’as appris à prononcer sans honte le nom de Dieu. Tu as servi de médiateur entre Dieu et moi, mais maintenant, toi le médiateur, tu t’es retiré et mon chemin mène désormais directement à Dieu; c’est bien ainsi, je le sens. Et je servirai moi-même de médiatrice pour tous ceux que je pourrai atteindre. »
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Quel bel homage. Quelle sérénité devant la séparation. Et quelle chance a eue Etty d’avoir cette révélation !
Que n’avons-nous pas un coeur comme elle et comme les enfants, capables de recevoir simplement !