Etty n’est pas ignorante du sort probable qui l’attend. À travers une prose dépouillée mais combien profonde, elle contemple une fleur qui se fane et y projète son propre destin :
19 juin 1942 : « Entre ma machine à écrire, un mouchoir et un rouleau de coton noir, ma rose est en train de se faner. Elle est d’une beauté et d’une délicatesse à peine supportable. Se fanant doucement et avec résignation, elle se prépare à quitter cette vie brève et froide. Elle est si fragile et si belle et si gracieuse dans sa lente agonie que mon cœur pourrait facilement se briser. Mais il faut même laisser mourir une rose en paix, et ne pas essayer passionnément et désespérément de s’y accrocher. Avant, j’étais inconsolable, terriblement malheureuse quand une fleur se fanait. Mais l’on doit apprendre à accepter ce qui fane sans protester. Et savoir qu’il y aura toujours une nouvelle floraison. »
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C’est vraiment très beau le passage que vous partagez avec nous.
Je me souviens de mon père, quelques jours avant de mourir, dans son lit d’hopital, s’émerveillant devant une rose qui s’ouvrait puis se fanait.
Et la vie est plus forte que la mort : il y aura toujours une nouvelles floraison !