L’encyclique Deus caritas est

Une nouvelle encyclique vient de paraître. Elle s’intitule Deus caritas est (Dieu est amour). Il s’agit de la première encyclique de Benoît XVI et déjà elle suscite beaucoup de commentaires.

Traditionnellement la première encyclique d’un pape est de nature dogmatique et morale. Elle donne l’orientation de son pontificat. Je pense ici à la première encyclique de Paul VI, Ecclesiam suam, qui abordait la relation entre Jésus-Christ et l’humanité, et celle de Jean-Paul II, Redemptor hominis, qui traitait des relations entre l’Église et le monde.

L’encyclique de Benoît XVI se veut ouvertement pastorale, laissant même de côté le discours moral habituel d’une encyclique, pour aborder le thème de l’amour au coeur de la vie et de la foi. Bien sûr, Benoît XVI s’en prend au relativisme moral de notre époque, un thème cher à son pontificat, mais le message central de son encyclique est avant tout une invitation à revenir au coeur même de ce qui constitue la foi chrétienne : l’amour de Dieu et l’amour du prochain à travers la rencontre du Christ.

Notons en passant un détail intéressant au sujet de Benoît XVI : sa force d’attraction sur les foules. Ce pape était jugé peu charismatique par la plupart des commentateurs au début de son pontificat, en comparaison d’un Jean-Paul II média star! Selon le journaliste Sandro Magister, du journal italien L’Espresso, les foules se pressaient pour voir Jean-Paul II, alors que maintenant elles se pressent tout autant mais pour entendre Benoît XVI.

À Maya qui m’écrit : Comment osez vous parler de Jésus?

Bonjour Maya,

Que de colère dans votre message! Ce n’est sûrement pas le premier pas d’un dialogue. C’est plutôt comme un graffiti, et pourquoi pas… Je respecte votre opinion et j’oserais dire aussi que je la comprends, puisque j’ai connu l’athéisme.

Merci d’avoir pris la peine de m’écrire. Votre opinion vaut bien la mienne.

Cordialement.

Avoir la foi?

Dans un éloge de l’Homme et de ses capacités, Mario Roy, un éditorialiste du journal montréalais LA PRESSE, y va de cette conclusion dans son éditorial du 3 janvier 2006, intitulé « Résolution pour 2006: avoir la foi. » :

« En 2006, il vaudrait mieux cesser d’investir sa foi dans les chimères et les dieux, les manchettes et les curés, les évangiles et les devins. Il faut retrouver la seule foi qui vaille, celle dont l’objet est l’être humain. Lequel existe bel et bien. Et a toujours vaincu. »

Cela me rappelle le courriel d’une lectrice qui m’avait écrit ce qui suit :

« Je ne comprend pas comment des gens peuvent encore croire au Christ avec toutes les horreurs qu’il y a sur Terre. C’est presque une insulte pour les personnes qui vivent dans un malheur que ce que pourrait penser ce soit disant fils de Dieu. Je trouve ça dommage que les gens aient encore besoin de ce simulacre de Dieu pour vivre. Croyez plutôt en l’Homme et en ses dons. »

Il est bon de se rappeler que les idéologies les plus meurtrières qui ont marqué l’histoire de l’humanité étaient avant tout athées : maoïsme, stalinisme, marxisme, nazisme…, sans compter toutes les exactions commises au nom de la race et des ethnies. Par ailleurs, nous ne pouvons cesser de croire en l’Homme en dépit de ceux et celles qui agissent en sous-hommes. Quant à la foi en l’Homme, laissé à lui-même, permettez-moi d’en douter. Le passé n’est certainement pas garant de l’avenir. S’il y a une conclusion qui s’en dégage c’est que l’Homme a besoin d’être sauvé de lui-même, il a besoin de retrouver sa source spirituelle.

Nous chrétiens nous croyons en l’Homme parce que Dieu croit en l’Homme. Parce qu’il l’aime. Il en est de même pour l’Église. Malgré les faiblesses des hommes qui la défigurent, nous aimons l’Église parce que c’est à travers elle que le Christ a voulu se faire connaître et se donner à nous. À côté de quelques manchettes qui font choc dans les médias en mal de sensationnalisme et de profits, ce sont des millions de témoins silencieux qui tous les jours vivent leur foi en s’engageant auprès de leurs frères et de leurs soeurs du monde qui souffrent. Le bien fait rarement du bruit. À chacun et chacune de découvrir comment la foi au Christ peut transformer une vie. On aime bien réduire cette foi à une morale alors qu’il s’agit d’un dynamisme de vie en nous, la présence d’un Autre.

Quant à notre éditorialiste, il me revient à la lecture de son éditorial combien le Québec a pu être intolérant lorsque la religion dominait et qu’il était de bon ton d’afficher ses couleurs catholiques, même dans les journaux. Je me souviens de ces Témoins de Jéhovah que l’on chassait des rues de mon quartier le dimanche parce qu’ils faisaient du porte-à-porte. Aujourd’hui, alors que le Québec subit une vague anti-cléricale sans précédents, l’intolérance a tout simplement changé de visage. Serait-ce le revers d’une même médaille?

Un amour de fleuve

Histoire de me faire connaître un peu plus: je suis originaire de Montréal et j’habite maintenant la ville de Québec. Coup de foudre! Non seulement la ville est extraordinaire, mais l’on y découvre toute la puissance et la majesté du fleuve Saint-Laurent, qui traverse la province de Québec, et qui fait plus de 3, 650 kilomètres. Quand il se transforme de fleuve en golfe, il fait plus de trois cents kilomètres de large! Ce fleuve est encore plus impressionnant en hiver avec ses glaces et sa fumée de mer. On dirait une coulée de lave au coeur de l’hiver.

Fleuve-St-Laurent-en-hiver.jpg

Pour découvrir la ville de Québec et son fleuve, je vous propose le site du photographe Robert Vézina. Avertissement: après avoir ouvert les photos il faut cliquer de nouveau sur les photos afin de revenir à l’album initial. Bon voyage!

P.S. Si jamais vous êtes de passage à Québec, il me fera plaisir de vous rencontrer.

Chère Sylvie

Une correspondante

Comme vous ne m’avez pas fait parvenir votre adresse courriel complète, je me permet de vous répondre via ce blogue. Votre sympathique message était le suivant:

« Je ne sais si le moine ruminant a reçu des appréciations des lecteurs de son blog. En tout cas il faut l’encourager à continuer. ça vaut le coup de lire ses ruminations. Et la vache est belle ! Moi, j’ai des vaches blanches et noires chez moi ! »

Merci de prendre le temps de m’écrire et de me partager votre appréciation du blogue. Et merci d’apprécier le choix du titre et de l’image pour mon blogue. J’ai bien rit en lisant votre message. Hé oui, elle est bien belle cette vache, même si, au départ, je croyais que c’était un boeuf!

Excusez mon ignorance, je viens de la ville!

Il s’agit d’une vache polonaise, à moins que ce ne soit tout simplement une touriste en Pologne. Mais ne pouvant faire la différence entre une vache et boeuf (sur photo), ne me demandez pas d’identifier sa nationalité!

Ce que l’on voit derrière la vache ce sont des ballots de foins à la polonaise, et non des sculptures de Salvator Dalí.

Quant aux commentaires des visiteurs sur le blogue, vous êtes la première, avec une autre correspondante (Monique), à me faire part de votre appréciation. Je me sentais un peu iconoclaste en choisissant cette image du boeuf (la vache!), mais pourquoi pas. Jésus lui-même ne l’était-il pas?

Au plaisir donc de se croiser dans le cyber-espace.

Le moine ruminant

Coming out spirituel

Le « coming-out » désigne habituellement la sortie publique d’une personne qui cachait son homosexualité. Depuis un an environ l’expression est aussi employée pour qualifier « la sortie » de personnes qui n’osaient pas afficher leur foi ou qui décident tout simplement d’en faire une affirmation publique. L’on parle aussi de « coming out religieux ». Une illustration de ce phénomène est la récente tournée de Gérard Depardieux avec ses lectures publiques des « Confessions » de saint Augustin.

L’on constate que dans certaines émissions de télé, les vedettes osent de plus en plus parler ouvertement de leur foi en Dieu et de leur spiritualité. Naturellement cela passe mieux quand il s’agit d’une foi sans référence à aucune institution ou tradition. Cela fait moins « ringard », moins « kétaine ». Une sorte de génération spontanée de la foi sans aucun antécédent. Du moins le pensent-ils… Néanmoins, le phénomène est intéressant et annonce peut-être un nouveau printemps.

Bonne et Heureuse Année! Que le Dieu de toute grâce et de toute bonté vous guide et vous garde tout au long du Nouvel An.