Dieu et nos déserts intérieurs

Comme le soulignait le pape François dans l’une de ses catéchèses sur le temps de l’Avent : « Noël est une fête de la foi et de l’espérance, qui surpasse l’incertitude et le pessimisme. » Et la liturgie de la Parole de ce jour nous présente deux épisodes des livres saints où des femmes stériles reçoivent le don de porter la vie, la mère de Samson et la mère de Jean-Baptiste.

Les femmes stériles occupent une dernière place dans la société d’Israël, puisqu’elles ne peuvent engendrer. Pourtant, la Bible nous montre que Dieu agit de manière extraordinaire chez certaines de ces femmes afin de nous montrer qu’il a ce pouvoir de faire refleurir nos déserts, de susciter la vie là où nous ne l’attendions plus. Comme si Dieu voulait ainsi nous faire comprendre que ses voies ne sont pas les nôtres et qu’il y a urgence à convertir nos manières de voir où trop souvent le péché nous enferme dans la domination ou l’exclusion de l’autre. 

Rien n’est impossible à Dieu. Il est le maître de l’histoire et cette vérité s’affirme de façon éclatante quand d’une vierge naît le messie. Tout en faisant appel à la collaboration de notre humanité à son œuvre de salut, Dieu en choisissant une vierge pour porter son Fils, vient déjouer toute logique humaine et nous rappelle ainsi notre impuissance à nous donner nous-mêmes le salut. C’est un don qui vient de Dieu et qui est pour tous sans exception. Aucun désert intérieur n’est condamné à demeurer inchangé. Notre Dieu est le Dieu de l’impossible, il est le Maître de la vie.

Et Jésus est venu affirmer cette paternité de Dieu, le créateur de toutes choses. C’est au nom de cette paternité qu’il revendique le droit d’agir en faveur des petits, des pauvres et des pécheurs. Il est le porteur de la passion de Dieu pour notre humanité, de cet amour fou de Dieu qui ne ménage aucun moyen pour nous sauver et qui est capable de transformer nos vies.

Yves Bériault, o.p.