L’Avent est un temps qui nous permet de redonner sens à notre histoire en tournant nos regards vers la venue du Seigneur. Ce temps liturgique est une des richesses de la liturgie romaine. Il a son origine en Occident au VIe siècle. Ce temps liturgique veut introduire au mystère de Noël.
Du latin « adventus », qui signifie avènement, venue (proche de « Natale » : naissance, qui donnera « Noël »; proche également d’« Épiphaneia » , en grec : manifestation, qui donnera « Épiphanie »), c’est un temps qui nous invite à voir notre histoire comme un lieu d’enfantement, l’enfantement d’un monde nouveau, inauguré par la venue de Jésus en notre chair. Voici comment se présente chacun des dimanches de l’Avent :
- Chaque année, le 1er dimanche, nous invite à tourner nos regards vers l’achèvement, lors du retour du Seigneur à la fin des temps.
- Chaque année, le 2e dimanche est celui de l’entrée en scène de Jean-Baptiste. Il proclame qu’il est arrivé le temps de l’accomplissement des annonces prophétiques et qu’il faut préparer la route.
- Chaque année, le 3e dimanche, invitation à nous laisser envahir par la joie du Seigneur. Jésus est notre espérance.
- Chaque année, le 4e dimanche nous initie au mystère de Noël et nous fait voir de quelle façon inattendue se réalise l’accomplissement des promesses.
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Que sait-on de l’Avent ?
Le calendrier dont on ouvrait chaque jour une fenêtre, quand nous étions enfant…
Les 4 bougies de la couronne, qu’on allume progressivement au fil des dimanches…
4 semaines qui lentement nous conduisent vers Noël, avons-nous encore le temps d’avancer pas à pas pour arriver à Noël, calmement et heureux ?
C’est une période pendant laquelle on devrait s’émerveiller. S’émerveiller devant cette nouvelle inouïe, l’incarnation du Verbe de Dieu ; s’émerveiller de savoir que Dieu accepte de s’incarner, de se faire nôtre, Dieu et frère, grand et pauvre à la fois, par amour pour nous, pour nous sauver et non pas nous juger. Quel est le juge qui sauve d’abord et juge ensuite? Il n’y a que Dieu pour avoir de telles pensées.
On devrait se recueillir pour s’émerveiller et faire grandir en nous la joie et l’émerveillement. Comme les enfants devant un cadeau merveilleux, inconcevable.
Peut-être, je me trompe, je n’entends ce rappel de cet extraordinaire qui vient rejoindre notre vie, de la stupéfaction qui devrait nous saisir, de l’éblouissement et de la joie qui devraient être nôtres.
Nous attendons le retour du Seigneur. Nous avons le cœur tendu vers l’avenir. La liturgie commence par les lectures de l’Apocalypse. Oui, peut-être ce futur éclipse le sentiment d’émerveillement devant ce qui est déjà advenu. Ou alors c’est le fait d’attendre ce que nous savons déjà venu.
Vivre l’Avent, c’est aussi vivre avec Marie, qui méditait en son cœur les paroles de l’Ange. Qui s’étonnait et s’émerveillait et qui vivait des situations difficiles tout à la fois.
L’Avent, c’est le moment de rendre grâce dans la joie et de se sentir tout petits devant tant de mystère. C’est le moment de revenir enfant.
Ça y est !
Nous sommes entrés dans la Joie, dans la troisième semaine de l’Avent.
Il était temps! Je ne sais pourquoi, cette année, je n’arrive pas à synchroniser mon approche intérieure avec celle de la liturgie. J’aurais bien mis cette joie au début, en la gardant tout au long…
Il est venu, réjouissons-nous! Il reviendra, attendons-Le, réjouissons-nous! Et toute la création sera transfigurée, réjouissons-nous!
Pourtant, je conçois que le temps de conversion qui nous est demandé dans l’attente et le temps de conversion est un temps de pénitence, un temps de jeûne et d’ascèse, on essaye de voir ses manques, on se repent et on tente d’ajuster sa conduite pour être digne du Royaume. Du reste, dans le Haut-Moyen-Age, nous avions ce temps de pénitence avec jeûne dont nous voyons (je crois) un vestige dans la couleur liturgique violette du Temps de l’Avent. C’est dire que la note pénitentielle n’a pas complètement disparu. Les orthodoxes maintiennent un jeûne avant Noël, nommé carême de la Nativité, puisqu’il dure 40 jours.
Il y a bien donc une note pénitentielle. En Occident, nous avons abandonné le jeûne, nous avons mis l’accent sur le temps d’espérance et de vigilance. Est-ce le principe de vigilance qui cantonne à une semaine le temps de la joie?
Ne peut-on être vigilants et joyeux?
J’aurais tendance à comprendre le jeûne pour saluer le sacrifice du Fils qui quitte la Gloire auprès de son Père pour descendre sur terre prendre chair et vivre sa Passion. Mais, c’est une approche très personnelle qui n’est indiquée nulle part. Et sans doute, n’est-elle pas très « catholique » ni même très « orthodoxe ».
Enfin bon, cette année, je me suis décidée pour un jeûne léger et pour la joie. C’est vrai que je fais un peu ma popotte dans mon coin, mais impossible de sentir autrement.
Nous, Chrétiens, sommes les seuls à croire en l’Incarnation, en l’amour infini d’un Dieu qui prend notre humanité, qui vient parmi nous, qui se fait humble parmi les humbles au point que tous ne le reconnaîtrons pas, qui vient nous donner le mode d’emploi pour accéder au Royaume et l’Espérance du Royaume, qui vient sacrifier sa vie pour nous. Si ce n’est pas un prétexte pour la joie, alors quand serons-nous joyeux, reconnaissants, émerveillés?