L’antique homélie sur le Samedi Saint que l’on lit dans l’Office des lectures résume bien la portée de cet intervalle que constitue le Samedi Saint : « Qu’est-ce qui s’est produit? Aujourd’hui sur la terre règne un grand silence, un grand silence et la solitude. Un grand silence, car le Roi dort… » [1].
Comment ne pas évoquer ici le psaume 131 où la figure du psalmiste devient celle de Jésus dans sa parfaite obéissance au Père:
“Seigneur je n’ai pas le coeur fier…
Non, mais je tiens mon âme
égale et silencieuse;
mon âme est en moi comme un enfant,
l’enfant sevré contre sa mère.”
[1] Antica omelia sul Sabato santo (PG 43, 439 s.)
[2] La peinture est un détail d’une toile du peintre Arcabas intitulée : Grand Balthasar décédé se veillant lui-même
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Si, comme moi, vous ne connaissiez pas le texte de l’homélie ancienne attribuée sans certitude à Epiphane de Salamine (IV s.), allez la découvrir dans son entier. Plusieurs sites la proposent. C’est une merveille d’une rare beauté. L’Eglise ne s’y est pas trompée, qui l’a conservée jusqu’à nos jours, dans les Lectures du Samedi Saint. Elle se lit comme un poème, comme un psaume antique, chaque phrase est une invitation à la méditation et se suffit à elle-même. L’ensemble est un joyau.
Merci à vous, cher Moine ruminant, de nous ouvrir les trésors de notre culture.