La Sainte Trinité

La Trinité, c’est Dieu en trois personnes, en trois modes d’être et d’agir. Prenons l’exemple de saint Grégoire de Nazianze : « Le Père est la source, son Verbe est le fleuve, l’Esprit est le courant du fleuve ».

Sainte Trinité de Roublev

Sainte Trinité de Roublev

En Dieu, il y a tout d’abord Dieu Créateur qui se révèle comme Père. Il faut prendre ce mot avec toute la charge affective et culturelle qu’il comporte dans le milieu sémitique. Le père est celui qui engendre, qui donne la vie, qui protège et qui veille sur les siens. Le Dieu trinitaire est un père pour ses enfants. Saint Augustin emploie l’image suivante : le Père est le feu, le Fils est la lumière et l’Esprit Saint est la chaleur du feu. Maître Eckhart, dominicain allemand du XIVe siècle, disait: « Le Père rit au Fils et le Fils rit au Père et le rire fait naître le plaisir, et le plaisir fait naître la joie, et la joie fait naître l’amour. » (Sermon 18).

Le Dieu trinitaire est aussi un Dieu qui parle, qui est Parole, Verbe, car une parole dite par Dieu est porteuse de sa toute-puissance, elle accomplit ce qu’elle dit. Dieu dit : « Qu’il y ait des étoiles dans le firmament », et cela fut. Dieu crée par sa Parole et cette parole est Dieu. Elle est vivante. Elle accomplit ce que le Père désire. Elle lui est liée comme un Fils à son Père, un Fils qui est la parole éternellement engendrée par le Père, comme le fleuve par la source. Une Parole éternellement créatrice puisqu’elle vient du Père. Tout se fait et tout se crée par elle et rien ne se fait sans elle. Et elle ne fait qu’un avec le Père, car elle fait toujours sa volonté : « Je suis venu pour faire la volonté de mon Père ». C’est cette parole vivante, le Fils du Père, qui deviendra parole faite chair : « car Dieu a tellement aimé le monde qu’Il lui a donné son Fils unique ».

Ce mystère est tellement inouï dans ce qu’il nous révèle de ce Dieu qui veut se faire connaître de nous. C’est comme si nos mots d’amour étaient capables de prendre forme, de devenir vivants pour exprimer à l’être aimé toute la charge affective dont ils sont porteurs. Comme ce serait extraordinaire pour les amoureux et les grandes amitiés. Pourtant, c’est ce qui se réalise par le Fils, le Verbe de Dieu : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » (1 Jn 1-4).

Enfin, il y a l’Esprit Saint. Si la Parole est attachée à Dieu comme un Père à son Fils, et qu’elle est capable de se dire et de s’écrire dans une chair humaine, l’amour qui jaillit de cette union du Père au Fils et du Fils au Père s’incarne à son tour pourrait-on dire. Cette communion entre le Père et le Fils, est comme un feu brûlant qui jaillit en création, qui embrase tout l’univers et qui est l’expression même de l’amour qui est en Dieu, et qui unit et le Père et le Fils. Ce feu c’est l’Esprit Saint qui est déposé dans le coeur des disciples : « Notre coeur n’était-il pas tout brûlant au dedans de nous… » (Luc 24, 13 et ss. Actes chap. 2).

Une Réponse

  1. Quelle superbe icône, cette icône de la trinité de Roublev.
    Beau dimanche !

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