Marie, celle qui écoute

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« L’être qui écoute, absolument parlant, est la vierge qui devient enceinte du Verbe et l’engendre comme son fils et comme le Fils du Père. Elle-même, aussi comme mère, reste servante; le Père seul est le Maître, avec le Fils qui est la vie de Marie et modèle de cette vie. Marie est fonction du fruit de son sein.Même après l’avoir engendré, elle le porte en elle; elle n’a qu’à regarder dans son coeur qui est plein de lui, pour le trouver. Mais elle ne néglige pas de regarder constamment l’enfant qui grandit à côté d’elle, le jeune homme, l’homme, dont les sentiments et les actes lui apparaissent sans cesse imprévus et surprenants, au point que, de plus en plus, elle « ne comprend pas » ce qu’il a dans l’esprit, lorsqu’il la laisse dans le Temple sans l’avertir, ou ne la reçoit pas quand elle vient lui rendre visite, ou cache sa puissance dans sa vie publique et sacrifie sa vie, et lorsque finalement il lui échappe encore au pied de la croix, en lui donnant un fils étranger, Jean, à sa place. Elle écoute, de toutes les forces de son corps, le Verbe qui retentit d’une manière toujours plus forte, toujours plus divine et apparemment toujours plus étrangère, le Verbe dont les dimensions la déchirent presque, et auquel elle a pourtant d’avance et radicalement donné son oui pour tout.

Elle se laisse conduire « où elle ne veut pas », tant la Parole qu’elle suit est peu sa propre sagesse. Mais elle est d’accord avec cette conduite, tant la Parole qu’elle aime est « ensemencée » dans son coeur. (Jc. 1, 21). » p.20

Source : Balthasar, Urs von. La prière contemplative. Fayard, 1972.

2 Réponses

  1. «Marie est fonction du fruit de son sein»
    Parole qu’une femme et une mère de quatre enfants a du mal à comprendre et à accepter.
    Marie, la Mère par excellence: à l’écoute du Verbe, humble servante qui accepte tout à l’avance, «que ta Volonté soit faite… »
    Oui, accepter de donner la vie à même mon propre corps, oui, donner mon lait, mon temps, mon attention constante afin que mes petits grandissent entourés de mon amour indéfectible.
    Accepter qu’ils partent et fassent leur vie à eux sans attendre rien en retour.
    J’ai oublié que j’étais une femme à part entière. J’ai agi pendant nombre d’années souvent en fonction de mes enfants, « des fruits de mon sein».
    Je me retrouve seule et vieillie, ayant été une mère aimante. Mes enfants ont leur famille et sont confiants dans leurs possibilités… une bonne vie, somme toute.
    Bien sûr Marie est la mère du Christ du Dieu vivant et notre Mère a tous par extension. Oh! qui suis-je moi? Une grand-mère comme tant d’autres qui se pose des questions et revisite les dogmes sacro-saints le plus honnêtement possible.
    J’aimerais en savoir plus sur Marie, la femme de son temps. On en parle si peu dans les Évangiles.

    Ceux qui parlent d’Elle lui accordent toutes les grâces…. mais…. il est facile d’écrire et de rationnaliser tant de Beauté!
    Approfondir le «Modèle» Marie.
    Je cherche où, qui, comment, pourquoi?
    Que peut me dire le«Moine ruminant»?
    Di.S

  2. Bonjour,

    Afin d’apporter un autre regard sur Marie, je vous suggère le livre de France Quéré, une théologienne protestante, un livre intitulé tout simplement « MARIE ».

    Voici ce que l’on dit du livre en quatrième de couverture :

    Comme une mélodie toujours reprise, le thème de Marie revient constamment sous la plume de France Quéré, au fil de ses chroniques, de ses articles ou de ses conférences. Disparue brutalement en 1995, cette théologienne née dans la foi réformée n’a cessé de méditer et d’écrire sur la mère de Jésus. Ce livre permet de retrouver cette approche originale, qui tranche avec les visions pieuses ou les spéculations mario-logiques les plus convenues.

    France Quéré écrivant sur Marie, c’est une femme qui parle d’une autre femme, avec complicité et presque intimité. Scrutant les Écritures avec passion, traquant les expressions et les mots de l’Évangile, elle restitue la figure de la Vierge avec un style qui allie poésie et intériorité. Loin des considérations biologiques ou dogmatiques, loin d’un merveilleux abstrait, France Quéré redonne à Marie son humanité et son coeur de mère qui accueille la Parole avec la visite de l’Ange. Cet ensemble de méditations se parcourt en silence, comme on regarde, le souffle retenu, les fresques de Fra Angelico ou les couleurs de Giotto.

    http://www.laprocure.com/livres/france-quere/marie_9782220061221.html

    Bonne lecture!

    Le moine ruminant

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