Poème anonyme
Il y a la joie qui vient du dedans et il y a celle qui vient du dehors.
Je voudrais que les deux soient tiennes,
Qu’elles remplissent les heures de ton jour,
et les jours de ta vie;
Car lorsque les deux se rencontrent et s’unissent,
il y a un tel chant d’allégresse
que ni le chant de l’alouette
ni celui du rossignol
ne peuvent s’y comparer.
Mais si une seule devait t’appartenir,
Si pour toi je devais choisir,
Je choisirais la joie qui vient du dedans.
Parce que la joie qui vient du dehors
est comme le soleil qui se lève le matin
et qui, le soir, se couche.
Comme l’arc-en-ciel qui paraît et disparaît;
Comme la chaleur de l’été qui vient et se retire;
Comme le vent qui souffle et passe;
Comme le feu qui brûle puis s’éteint…
Trop éphémère, trop fugitive…
J’aime les joies du dehors.
Je n’en renie aucune.
Toutes, elles sont venues dans ma vie quand il fallait…
Mais j’ai besoin de quelque chose qui dure;
De quelque chose qui n’a pas de fin;
Qui ne peut pas finir.
Et la joie qui vient du dedans ne peut finir.
Elle est comme une rivière tranquille, toujours la même;
toujours présente.
Elle est comme le rocher,
Comme le ciel et la terre qui ne peuvent ni changer ni passer.
Je la trouve aux heures de silence,
aux heures d’abandon.
Son chant m’arrive au travers de ma tristesse et de ma fatigue;
Elle ne m’a jamais quitté.
C’est Dieu;
c’est le chant de Dieu en moi,
Cette force tranquille qui dirige les mondes et qui conduit les hommes;
et qui n’a pas de fin, qui ne peut pas finir.
Il y a la joie qui vient du dedans et il y a celle qui vient du dehors.
Je voudrais que les deux soient tiennes.
Qu’elles remplissent les heures de ton jour et les jours de ta vie…
Mais si une seule devait t’appartenir
Si pour toi je devais choisir,
Je choisirais la joie qui vient du dedans.
Mystérieux que cette insatiable soif d’éternité soit enracinée au-dedans d’un être aussi éphémère que l’être humain!
Heureux sommes-nous de retrouver dans les manifestations des beautés, au dehors, la Présence d’éternité du dedans!
Merci.