Christian de Chergé et la fête de la Toussaint

ChristiandeChergeParlant des fêtes de la Toussaint et de la Commémoration des fidèles défunts, Christian écrit : « Ainsi les deux célébrations d’hier et d’aujourd’hui s’accordent l’une à l’autre, un peu comme les deux faces de la lune dont l’une, celle que nous voyons, est éclairée par le soleil de ce monde, tandis que l’autre, encore invisible, disparaît tout entière dans la lumière de l’au-delà.
C’est aussi un peu comme les deux côtés d’une même médaille. Après l’euphorie de la victoire de la Toussaint, nous voici invités aujourd’hui à ne pas oublier le revers plus tragique de la médaille, à le regarder en face, avec ce visage de misère et de souffrance, de vieillissement et de mort que nous ne connaissons que trop. Le seul qu’il nous soit donné ici-bas de voir de près, de contempler dans sa rude nudité. » p. 274
 
Christian de Chergé. L’invincible espérance. Bayard, 2010.

Christian de Chergé entre à la trappe d’Aiguebelle en France le 20 août 1969. Deux ans plus tard, il sera assigné au monastère Notre-Dame de l’Atlas en Algérie, et il en deviendra le prieur en 1986. C’est à sa propre demande qu’il ira en Algérie, ayant vécu là-bas avec ses parents alors qu’il était enfant. Christian de Chergé et six de ses frères trappistes seront enlevés par le GIA (Groupe islamiste armé) le 27 mars 1996. Le 23 mai de la même année, le GIA annoncera dans un communiqué : « Nous avons tranché la gorge des sept moines. »