Dimanche du Christ-Roi. Avons-nous besoin d’un tel roi?

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En célébrant la fête du Christ-Roi nous croyons que le seul royaume que le Christ vient établir, en tant que roi et Seigneur de l’univers, est celui de l’amour. Son palais, c’est une étable; son trône, une croix; son armée, tous ceux et celles qui veulent vivre de l’esprit des béatitudes, car le Royaume des cieux est à eux. Notre roi est le plus humble de tous les hommes que la terre n’ait jamais porté. Il se présente comme celui qui frappe à la porte et qui attend à l’extérieur qu’on lui ouvre. Il promet à la personne qui lui ouvrira qu’il entrera dans sa maison, qu’il s’assoira à sa table et qu’il prendra son repas avec elle. Le Christ-Roi est un roi qui vient quémander notre hospitalité et notre amour, et qui jamais ne s’impose à nous. Vraiment, sa royauté n’est pas de ce monde.

N’est-ce pas Jésus qui disait dans les évangiles : « Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos ».

Ou encore ce que nous dit l’épître de Paul aux Philippiens au sujet de Jésus : « Jésus n’a pas retenu le rang d’être l’égal de Dieu, mais… il s’est dépouillé prenant la forme d’esclave… il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix ».

Rappelons-nous encore ce que dit Jésus quand une contestation s’élève entre les disciples. Que leur dit-il? : « Les rois des nations dominent sur elles, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler Bienfaiteurs. Mais pour vous, il n’en va pas ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert… Et moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert! »

Comme le dit si bien Jean Varillon : “l’humilité est vraiment l’aspect le plus radical de l’amour”, c’est pourquoi le Fils de Dieu a revêtu l’habit du serviteur, et qu’il a donné sa vie pour nous. C’est d’un tel roi que le monde a besoin.

Yves Bériault, o.p.
Dominicain. Ordre des prêcheurs

3 Réponses

  1. Bonjour,

    Cela m’évoque un texte que j’avais écrit pour le numéro de Noël de  » La vie « , en 2009 :

     » Jésus est paradoxal. Voici un homme dont l’histoire autant que la légende attestent qu’il a vécu pour les autres, qu’il est mort pour les autres — mais que la postérité désigne, lui seul, à la dévotion universelle. Voici un homme qui se revendiquait messager, passeur, héraut d’une bonne nouvelle — mais dont l’enseignement éveille moins d’attention que la personne. Franciscain de cœur et d’esprit, je crois à l’autorité de la Parole sur le Livre, et à la primauté du genre humain sur l’individu, si remarquable soit-il. Qui était Jésus ? Au risque de déplaire, j’écrirai : peu importe. Il nous faut comprendre plutôt qui nous sommes. Jésus serait quelconque sans la multitude dont il a émergé, et au service de laquelle il s’est admirablement dévoué. Notre amour pour Jésus serait vain s’il se substituait à l’amour du prochain — de cet homme ou de cette femme, assis près de nous dans l’autobus, qui mène une existence ordinaire et ne léguera aucun nom à la postérité. Ce que Jésus, je crois, voulait réaliser, c’est la communion du genre humain ; non bien sûr la glorification de sa propre personne. Dès lors, il y a méprise lorsqu’on suspend des crucifix dans les églises, plutôt qu’un portrait anonyme de notre voisin de palier. Le culte de Jésus flatte notre goût pour les héros, les guides, les surhommes. Mais Jésus n’est en rien au-dessus de la mêlée ; ce n’est pas le meilleur d’entre nous, c’est le moindre — frère mineur, lui aussi. En cela seul, il est divin. « 

  2. Avons-nous besoin d’un tel Roi? Je dirai, Il est le Seul à combler cette part en moi (en nous) que rien ni personne d’autre ne saurait combler. Cette soif profonde, Lui seul sait la désaltérer, la creuser et la désaltérer. Alors, je ne sais pas si nous avons besoin d’un tel Roi, en tant que Roi, mais je sais que j’ai besoin d’un tel Dieu et que si ce Dieu est Roi, Il nous appelle à être ses sujets ou plus encore, ses amis et nous donne l’espoir qu’un jour viendra son règne. Un règne dépourvu de domination, de pouvoir arbitraire. Nous n’avons pas besoin d’un tel Roi, seul un tel Roi, peut nous attirer à Lui librement.Quelle merveille!

  3. Encore une chose ; au catéchisme, cette année, nous abordons le thème du Royaume de Dieu. Avec votre permission, je lirai votre texte aux enfants, il résume très bien le sujet. Je citerai la source : promis!

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