« L’Amérique que l’on aime », ainsi titrait un journal de Montréal il y a quelques jours, en commentant les événements se déroulant autour de l’assermentation de Barack H. Obama. Comme des millions d’autres, j’ai regardé avec beaucoup d’émotions cette grande fête populaire hier à la télévision, cette grande liturgie américaine dont seul Hollywood a le secret, et qui, à plus d’un titre, était vraiment historique. Surtout les larmes, la joie et la fierté qui se lisaient sur tous ces visages afro-américains.
Je veux croire à la sincérité de ce nouveau président. Je pense que des choses vont changer. Déjà, en moins de 24 heures en poste, il vient de suspendre les poursuites judiciaires à Guantanamo. Son discours d’ouverture a manifesté une ouverture au monde, un désir de réconciliation auxquels il faut donner une chance, jusqu’à preuve du contraire.
Ce qui m’effraie par ailleurs, c’est cette mission dont se croie investit l’Amérique de conduire le monde des ténèbres à la lumière. Quand j’entends : « We are back! » (Nous sommes de retour!) dans la bouche du nouveau président, cela me fait peur. L’arrogance américaine, qui trop souvent a inspiré sa politique, risque de se dresser à nouveau la tête, comme l’hydre qu’on ne parvient pas à terrasser. Car derrière ce discours de Barack Obama faisant l’éloge de la démocratie pour tous, on ne peut que se rappeler combien les politiques américaines se sont souvent échafaudées sur le dos des peuples les plus pauvres et les plus opprimés, avec la complicité des dictateurs mis en place par ces mêmes gouvernements américains. Ce discours de la main tendue et du rêve américain ne devra être mis en oeuvre qu’avec beaucoup de modestie par ce 44e président des États-Unis. Ce qui est beaucoup demander à cette super-puissance en déclin…
Mais donnons une chance au coureur. On se met à rêver n’est-ce pas devant l’inspiration que représente ce nouveau président pour les États-Unis et pour le monde. Reste à voir comment il pourra s’imposer avec le pouvoir limité que lui donne la Constitution américaine; comment il pourra mettre de l’avant ses politiques de réconciliation avec le monde, devant ce puissant lobby militaro-industriel, dont le président Dwight Eisenhower mettait les siens en garde déjà en 1961. Mises en garde qui n’ont pas été écoutées et dont le monde a souffert depuis. (Voir le discours sur YouTube).
Mais rêvons, comme Cendrillon qui va au bal. Il n’est pas encore minuit…
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