Enfin, un évêque du Québec se mêle au débat

Moi qui désespérais de ne jamais entendre un évêque québécois se prononcer sur le scandale brésilien, voilà que le Cardinal Mgr Marc Ouellette, archevêque de Québec et primat de l’Église canadienne, prend la parole et appui ses confrères ayant condamné l’évêque de Recife.

Brésil – Le cardinal Ouellet condamne à son tour les excommunications

Texte complet de l’intervention du Cardinal Ouellette

3 Réponses

  1. j’avoue que votre réaction m’a touché face au triste évènement de recif, et me permet donc de vous faire passer ces infos que je viens de récupérer.
    fraternellement.
    pace e bene
    Françoise C

    Affaire brésilienne : le diocèse de Recife donne les faits
    Dans un long communiqué publié le 16 mars (v.o. portugais, version anglaise, intégralité de la version traduite en français en commentaire de ce post), le diocèse de Recife (lettre signée par le vicaire général, le chancelier, l’avocat de l’archidiocèse, le recteur du séminaire et le curé de Alagoinha) apporte des précisions suite au scandale médiatique et notamment après l’article de Mgr Fisichella dans l’Osservatore Romano. Extraits :
    « Nous tous, à commencer par le curé d’Alagoinha (soussigné), nous avons traité la jeune fille enceinte et sa famille avec toute la charité et toute la tendresse voulues. Le Curé, en appliquant sa sollicitude pastorale en apprenant la nouvelle dans sa résidence, s’est immédiatement rendu à la maison de la famille, où il a rencontré l’enfant pour lui prêter aide et accompagnement dans la grave et difficile situation où celle-ci se trouvait. C’est cette attitude qui a été suivie pendant les jours, d’Alagoinha à Recife où s’est produit le triste évènement de l’avortement de deux innocents. Il est donc évident, sans équivoque aucune, que personne n’a pensé en premier lieu à une «excommunication». Nous avons utilisé tous les moyens à notre disposition pour éviter l’avortement et sauver ainsi les TROIS vies. Le Curé a accompagné personnellement le Conseil des enfants de la ville dans toutes les initiatives qui visaient le bien de la jeune fille et de ses deux enfants. À l’hôpital, lors des visites quotidiennes, il a eu une attitude d’affection et d’attention qui a montré, tant à la jeune fille qu’à sa mère, qu’elles n’étaient pas seules, mais que l’Église, représentée par le Curé local, leur garantissait l’assistance nécessaire et la certitude que tout soit fait pour le bien de la jeune fille et pour sauver ses deux enfants.
    Après le transfert de la jeune fille dans un hôpital de la ville de Recife, nous avons essayé d’utiliser tous les moyens légaux pour éviter l’avortement. L’Église s’est constamment impliquée à l’hôpital. Le Curé de la jeune fille a fait des visites quotidiennes à l’hôpital, situé à 230 km de Recife, sans compter ses efforts pour que la jeune fille et sa mère sentent la présence de Jésus, le Bon Pasteur, qui va à la rencontre de ses brebis qui ont le plus besoin d’aide. […]
    Notre Sainte Église continue à proclamer que la loi morale est on ne peut plus claire : il n’est jamais licite de supprimer la vie d’un innocent pour sauver une autre vie. Les faits objectifs sont ceux-ci : certains médecins déclarent explicitement qu’ils pratiquent et continueront à pratiquer l’avortement, et d’autres déclarent avec la même fermeté que jamais ils ne pratiqueront d’avortement. […]
    Il est faux d’affirmer que le fait n’a été divulgué dans la presse que parce que l’Archevêque d’Olinda et de Recife s’est dépêché de prononcer l’excommunication. Il suffit de constater que le cas a été rendu public à Alagoinha le mercredi 25 février. L’Archevêque s’est exprimé dans la presse le 3 mars et l’avortement a eu lieu le 4 mars. Il serait excessif d’imaginer que la presse brésilienne, devant un fait d’une telle gravité, ait gardé le silence pendant cet intervalle de six jours. Ainsi, la nouvelle concernant la jeune fille (« Carmen ») enceinte était déjà dans les journaux avant l’avortement. Ce n’est qu’ensuite, interrogé par les journalistes le mardi 3 mars, que l’Archevêque a mentionné le canon 1398. Nous sommes convaincus que la divulgation de cette sanction ‘thérapeutique’ (l’excommunication) sera bénéfique pour beaucoup de catholiques, en les amenant à éviter ce très grave péché. Le silence de l’Église serait très dommageable, surtout lorsque l’on considère qu’il y a cinquante millions d’avortements chaque année dans le monde, et que rien qu’au Brésil un million de vies innocentes sont fauchées. Un silence pourrait être interprété comme de la connivence ou de la complicité. […]
    L’hôpital qui a réalisé l’avortement de la jeune fille est l’un de ceux qui réalisent cette procédure dans notre État sous couvert de «légalité». Les médecins qui ont participé à l’avortement des jumeaux ont déclaré et continuent à déclarer dans les médias brésiliens qu’ils ont fait ce qu’ils étaient déjà habitués à faire «avec beaucoup de fierté». L’un d’eux a même déclaré : « Alors j’ai déjà été excommunié plusieurs fois ». L’auteur [Mgr Fisichella NDMJ] s’est arrogé le droit de parler d’un sujet […] sans prendre la peine de parler d’abord de manière fraternelle et évangélique avec l’Archevêque. Par cette attitude imprudente, il cause une grande confusion parmi les fidèles catholiques du Brésil. Au lieu de consulter son frère, il a préféré croire notre presse, qui est bien souvent anticléricale. »

  2. Monseigneur, j’aimerais croire qu’il n’y a pas eu publiquement d’excommunication de la mère de la fillette (contrairement à ce qu’à dit Mgr Daucourt en France) après l’IVG du 04 mars 2009 – mais qu’il y a eu seulement une déclaration de Mgr Sobrinho Cardoso avant l’IVG sur l’excommunication « latae sentencia » et que Mgr Sobrinho Cardoso s’en serait tenu là. Cette déclaration d’excommunication apparaîtrait moins cruelle et moins comme une « vengeance » d’avoir échoué à empêché cette IVG.
    Mais je trouve sur internet plusieurs informations (en général non datées) indiquant que Mgr Sobrinho Cardoso à fait des déclarations sur la « loi de Dieu supérieure à celle des hommes » et sur la gravité du viol par rapport à la gravité de l’IVG. Ces informations suggèrent pratiquement toutes que ces déclarations ont été faites après l’IVG. Mgr Fisichella a semblé tacitement réagir à l’excommunication de la mère. On trouve sur Wikipédia que cette excommunication aurait pris place le 05 mars 2006, bien que la Conférence des Evêques du Brésil ait dit le 09 mars 2009 qu’il n’y a pas en d’excommunication.

    En clair et en détail que s’est-il réellement passé ? Est-il vrai qu’il n’y a pas eu d’excommunication spécifique de la mère ?

    Merci

  3. de ce que je sais via le salon beige:
    « [L]e Brésil du président «Lula» débat actuellement de la possibilité de changer la loi sur l’avortement, après un premier échec du président trotskiste sur ce sujet (plus de 80 % des Brésiliens étant hostiles à toute modification de la loi interdisant l’avortement). […] Du point de vue de la communication, le drame de cette petite fille tombait donc à pic. Quelques médecins et associations favorables à l’avortement ont ainsi, à leur tour, pris en charge la mère de la fillette. L’isolant complètement de son entourage pendant plusieurs jours, interdisant au curé de la voir, ils l’ont convaincue qu’elle assumerait la responsabilité de la mort de sa petite fille si elle n’optait pas pour l’avortement. La malheureuse a finalement signé des papiers demandant l’avortement (plus exactement, a posé ses empreintes digitales sur des documents qu’elle ne pouvait lire, étant analphabète). On notera en passant que les grands défenseurs de la liberté n’exercent pas moins de pressions psychologiques que «l’obscurantisme clérical»…
    Une fois ces documents «signés», les pouvoirs publics ont très vite donné l’autorisation d’avorter. C’est alors qu’entre en scène Mgr Sobrinho. Celui-ci réunit quelques experts pour voir s’il n’y a pas lieu de casser la décision du point de vue du droit brésilien, en arguant en particulier des pressions exercées sur la mère. Communiquant sur les conclusions de ces experts, il rappelle également la gravité de l’avortement et déclare aux journalistes, la veille de l’avortement, que les acteurs d’un tel acte sont excommuniés automatiquement. À ce stade, il s’agit d’un rappel du droit pour signaler l’importance que l’Église catholique attache à toute vie humaine; il ne s’agit pas de «fulminer une excommunication» contre qui que ce soit. Or, ce stade sera la dernière prise de parole de Mgr Sobrinho sur le sujet.
    Mais, cela suffisait amplement au lobby «progressiste». La phrase de l’évêque est devenue dans les médias: «L’évêque excommunie brutalement la mère d’une fillette». Parfois, on a même lu que la fillette avait été elle aussi excommuniée. Rappelons que la fillette ne pouvait être excommuniée, puisqu’elle n’avait pas l’âge d’être responsable de ses actes. Sa mère ne l’a pas été davantage, puisque le droit canonique ne considère pas qu’une décision prise sous pression soit une décision responsable (et donc éventuellement condamnable). Seuls les médecins le sont selon toute vraisemblance (encore que cela n’ait été spécifié par personne, à ma connaissance). Mais, au moins l’un d’entre eux s’en fiche bien, puisqu’il a déclaré n’en être ni à son premier avortement, ni à sa première excommunication.

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