Bonjour! De retour d’une retraite que j’ai donnée la semaine dernière je reprends contact en vous partageant cette réflexion qui résume l’un des thèmes principaux de la retraite: « La proximité à l’autre ». Le second était « la proximité à Dieu ».Par notre foi en Jésus Christ, nous sommes introduit dans une expérience de Dieu qui est celle-là même que Jésus avait du Père. C’est là une des originalités du christianisme et sa richesse insurpassable. Mais notre foi en Jésus-Christ implique aussi un nouveau rapport à l’autre. Cet autre devient un prochain, un tout proche de moi. Et encore ici le christianisme est d’une originalité déconcertante. C’est saint Thomas d’Aquin qui disait que la grâce sanctifiante, cette action de l’Esprit en nous qui fait de nous des saints et des saintes, que cette grâce est une grâce fraternelle. Un surcroît de vie en nous qui est fait non seulement pour aimer Dieu, mais pour aimer l’autre!
Jésus étend cette proximité non seulement à toute l’humanité, aux proches comme aux lointains, aux amis comme aux ennemis, mais cette proximité va jusqu’au don de sa vie. Jésus nous révèle que le prochain est un autre soi-même, tellement aimé de Dieu, qu’il nous faut nous attacher à lui comme à notre propre chair. C’est véritablement là une des spécificités les plus marquantes du christianisme. Nous sommes créés à l’image de Dieu. En chaque vie humaine il y a quelque chose du mystère de Dieu qui se livre puisque nous sommes la demeure de Dieu.
J’aime mes parents, mes amis parce que j’ai pu découvrir tout ce qu’ils recèlent de beau, de bon, de bien. En eux, j’ai pu contempler la vie, l’amour et comme mon coeur est fait pour aimer, je ne puis que m’attacher à ce qui lui donne la vie. Mais je dois aussi m’attacher à tous ces autres que Dieu met sur ma route et que je n’aime pas, car avec Jésus, j’apprends que tout être humain m’est un proche que je dois aimer comme moi-même, que je dois aimer tout comme Dieu m’aime, car moi aussi je suis appelé à donner la vie, à mettre (Dieu) au jour dans les coeurs martyrisés des autres (…) comme l’écrit Etty Hillesum dans son journal, le 12 juillet 1942. Dieu non seulement nous confie les uns aux autres, mais il est au coeur de ce mystère de pauvreté et de communion qui habite au plus profond de nous-mêmes. Aimer le prochain c’est s’ouvrir au mystère de l’autre en posant sur lui le regard même du Christ.
L’amour de Dieu et l’amour du prochain se retrouvent dans d’autres religions, mais en Jésus Christ, nous sommes appelés à une participation à l’amour de Dieu pour cette terre comme Jésus l’a vécue et c’est là que la proximité au prochain atteint des sommets inégalés. Sur la route de l’éternité je ne puis abandonner mon prochain, fut-il mon ennemi, car il est un autre moi-même, Dieu me le donne comme frère, comme soeur. C’est là le message radical et insurpassable, impraticable à vue humaine, de l’évangile de Jésus-Christ. Être le corps du Christ veut dire littéralement être ce Christ en marche dans son humanité qui guérit, accueille, pardonne, enseigne et donne la vie. Il l’a fait, il le fait encore et il le fera jusqu’à la fin des temps par son Corps qui est l’Église et dont nous sommes appelés à être les membres vivants.
Le temps qui nous est donné pour aimer est bien court. C’est le temps de toute une vie quand on regarde devant soi, mais quand approche l’heure de la mort, c’est comme si l’on ne tenait que quelques brefs instants aux creux de sa main. C’est à l’heure du grand Amour que l’on saisira alors dans toute sa profondeur, le don que nous étions appelés à nous faire les uns aux autres. Mais gloire soir rendu à notre Père du ciel, car déjà Jésus nous a ouvert la voie…
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j’ai prier pour Dom Louf , qui a été au mont des cats Abbé plusieurs années ,hier les Frères l’ont »remis » en terre .Je ne l’ai connu que par certains de ses livres qui m’ont fait voir Dieu d’une autre façon .Une vie aussi riche qu’un Père de Famille ,qu’il nous aide à avancer encore et toujours …………………