Qu’ils sont beaux ces témoins de l’amour d’un Dieu qui n’a cesse de nous chercher, qui n’a cesse de nous aimer. Je comprends mystérieusement combien Dieu a besoin de nous, Lui qui nous attend de toute éternité à ce rendez-vous de la patience. Sa hâte se lit dans cette gloire qui revêt le visage de ses saints et de ses saintes. Tout comme des miroirs lumineux, ils sont le reflet de l’amour infini de Dieu pour ses enfants. Et tant que nous sommes de ce temps, il cherchera toujours à travers les battements d’une vie d’homme à se faire proche de nous. Dieu veut avoir besoin de nous!
Il n’a de cesse de nous chercher et de se dire, un peu comme l’amant aux mots malhabiles qui ne rêve que de faire connaître à la bien-aimée le désir qui l’habite. Mon Dieu est un être de désir et comme je ressens l’appel de son chant ce matin. Le chant d’un éternel printemps au cœur de cet automne, en cette fête de tous les saints!
Filed under: moineruminant | Tagged: Toussaint |
Yves Bériault, o.p.
Blogue du Moine ruminant 
Comme il est bon de vous lire à nouveau après cette petite interruption!
C’est aujourd’hui la Toussaint.
Je me rends compte que j’aime de plus en plus cette fête. C’est peut-être que j’en comprends mieux le sens qu’avant, cette joie profonde de voir quelles transfigurations opère l’amour du Christ chez les hommes. Tous les saints en sont un témoignage particulier. Ils sont myriade, ils sont l’armée du Seigneur. Chacun a son visage, a eu sa voie. Je les sens comme des amis au ciel. La Toussaint, c’est la fête de tous les saints, ceux, reconnus par l’Eglise et ceux, que Dieu Seul a reconnu. Une dame me disait récemment que Dieu gardait pour lui seul les saints les plus beaux. C’est une belle manière de rendre hommage à l’humilité de ceux que les hommes ont ignorés. Humbles durant leur vie et jusqu’ àprès leur mort. Il y a aussi les saints vivants, comme des anges sur la terre. On a souvent la chance d’en connaître. Il suffit de les reconnaître.
C’est tous ces saints que nous sommes appelés à célébrer en ce jour. Ceux qui nous aident mystérieusement parce qu’ils se sont chargés de croix bien trop lourdes, de croix qui n’étaient pas les leurs. Je sens que nous sommes liés à ces saints et à ces justes par les croix qu’ils portent pour nous. Il y a ceux qui se sacrifient consciemment pour le bien des autres, mais tous ne sont pas forcément conscients que la croix qu’ils portent est celle des autres et nous ne les connaissons ni reconnaissons forcément, mais leur croix soulage le poids de nos croix jusqu’à nous les ôter. Quand leur dirons-nous merci si nous ignorons ce qu’ils font pour nous et qui ils sont? La Toussaint est cette occasion de rendre grâce à tous les porteurs de croix.
La Toussaint c’est ce mystère de la communion des saints.
Leur présence bienveillante, leurs prières, leur exemple qui nous donne courage, leur disponibilité. C’est vrai, on peut s’adresser à eux comme on s’adresse à Dieu, en tous temps et à tout heure. Et on sait que l’on trouvera une oreille attentive. Chacun, nous développons en nous- même une amitié particulière pour tel ou tel saint. Il est un compagnon, un guide, un messager, un soutien. Quand je prie, je demande à un Saint de prier avec moi, je le prie de prier en quelque sorte. Pour que par sa proximitude avec Dieu, il soutienne ma prière et la fasse mieux entendre, la « porte au coeur de Dieu », comme le dit notre Pape Benoît. Et je me sens aidée et soutenue, je suis sûre de l’efficacité de la prière ainsi dite à plusieurs voix. Nous entrons dans une communion de prière.
Le Mystère de la communion des Saints est sans aucun doute bien plus grand que ce que je peux en comprendre ou en ressentir. Il n’aura jamais de cesse d’être mystère, mais avec le temps, je lève un petit bout de voile et ce que je ressens est tellement bon, tellement merveilleusement bon, que cette fête devient pour moi, une v r a i e fête, pleine de joie, d’espérance, de charité et d’amour. La fête d’une communion avec le monde du ciel.