Dieu a mis au cœur de l’homme un goût de la vie si fort, une confiance si invincible que, même dans l’enfer d’Auschwitz, il s’est trouvé des poètes pour chanter « l’espoir à tout prix».
Quand bien même tous les êtres que j’aime viendraient à mourir
Seraient morts me laissant seul à seul
Comme serait morte à jamais si grouillante la terre
Quand bien même éteints astres phares et foyers
Et toi de mon amour éternité
Si la nuit des nuits écrasait le monde
De son pampre touffu de ténèbres glacées
Quand bien même plus un souffle de vie
Hormis le mien
Plus solitaire que le néant
Et plus menacé
Quand bien même l’irrémédiable Carcasse Rien
Alors dans cet univers pétrifié
Mes lèvres forgeraient d’or le nom d’une aurore nouvelle.
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Source : Célébrer la mort et les funérailles, Desclée, 1980.
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