La présentation de Jésus au Temple

kykoos

On appelle traditionnellement la fête de la Présentation, la fête de la Chandeleur, ou fête des chandelles. À l’origine, c’était une fête païenne associée à la lumière et à la fécondité, où l’on demandait aux divinités de purifier les champs au moment où commençaient les semailles d’hiver. Au Ve siècle, la fête de la Chandeleur est reprise par l’Église qui la transforme en fête de la Présentation de Jésus au Temple, alors que l’Église orthodoxe l’appellera la fête de la Rencontre.

Les parents de Jésus, en conformité avec la loi juive, viennent consacrer leur premier-né en l’offrant à Dieu au Temple de Jérusalem. Nous sommes toujours dans la mouvance des récits entourant la naissance de Jésus. Après la venue des bergers et des mages à la crèche, la fête de la Présentation revêt elle aussi le caractère d’une épiphanie. En fait, il s’agit de la première sortie publique de Jésus avec ses parents. Jésus est présenté au Temple.

Deux nouveaux personnages interviennent dans ces récits entourant l’enfance de Jésus. Il s’agit de deux vieillards : Syméon et Anne la prophétesse. Ce sont des justes et ils agissent comme les révélateurs de l’identité de cet enfant. Syméon et Anne, par leur âge vénérable, représentent à la fois la sagesse et la longue attente chargée d’espérance de l’Ancien Testament. Ils voient enfin arriver à son terme le dévoilement de tout ce qui a été porté par les prophètes et par le peuple de Dieu, depuis plus d’un millénaire, soit la venue du Messie.

Syméon et Anne, tout comme Joseph et Marie, Élisabeth et Zacharie, représentent la grande tradition spirituelle d’Israël qu’on appelait les pauvres de Yahvé. Ce sont les doux, les humbles, les miséricordieux qui attendaient le salut promis par Dieu. Et voilà qu’il est porté au Temple par ses parents, « lumière pour éclairer les nations païennes et gloire de son peuple Israël », comme le chantera Zacharie le père du Baptiste.

Nous comprenons maintenant pourquoi la liturgie de l’Église accorde une telle importance à cette fête. Ce récit de la Présentation de Jésus au Temple est extraordinaire par son symbolisme, ainsi que par la richesse des personnages qui s’y retrouvent. Quand Syméon prend l’enfant dans ses bras, c’est tout l’Ancien Testament qui le saisit, qui le caresse et qui se réjouit. La première Alliance est parvenue au terme de sa course, elle reconnait en Jésus le Messie tant attendu et c’est ainsi que la prophétesse Anne annonce à tous ceux et celles qui veulent l’entendre qui est véritablement cet enfant.

En Jésus, c’est l’éternelle jeunesse de Dieu qui s’offre à une humanité à bout de souffle. Et de ses bras étendus sur la croix, croix qu’anticipent déjà les paroles douloureuses de Syméon à la Vierge Marie, il appellera tous les peuples à entrer dans son admirable lumière.

En cette fête de la Présentation de Jésus au Temple, Marie et Joseph, Syméon et Anne, nous pressent de le prendre, de l’accueillir chez nous et de le faire connaître au monde, faisant nôtre la prière de Syméon, qui est chantée par toute l’Église avant le sommeil de la nuit, et par laquelle nous manifestons notre foi et notre confiance au Christ, lui le grand vainqueur de la mort, lumière au coeur de nos vies. Écoutons encore une fois le cantique de Syméon :

Maintenant, ô Maître souverain,

tu peux laisser ton serviteur s’en aller

en paix, selon ta parole.

Car mes yeux ont vu le salut

que tu préparais à la face des peuples.

Lumière qui se révèle aux nations

et donne gloire à ton peuple Israël. Amen.


 

Yves Bériault, o.p. (Dominicain. Ordre des prêcheurs)

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