«Je pense qu’il faut déjà aimer Dieu pour être sensible à la gravité de la faute morale. Seul l’amour de Dieu, en mon être, peut éclairer mes défaillances, mes fêlures, mes rébellions. C’est pourquoi celui qui s’éloigne peu à peu de Lui a tellement de difficulté à se voir, à saisir les enchaînements de ses actes et de ses conséquences. Il est entré dans une obscurité où les pistes et les bornes se perdent. Ce n’est qu’en Dieu que le dévoilement est possible. Lui seul a la vraie Lumière pour fouiller l’être. »
Fernand Ouellette. Le danger du divin. Fides, 2002. pp. 197
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Je ne sais pas s’il faut aimer Dieu pour être sensible à (la gravité de) sa faute. Il faut l’entendre. L’entendre, est-ce l’aimer? Je ne sais pas non plus.
Je crois l’aimer et veux l’aimer toujours plus. Je ne suis jamais sûre de l’entendre.
J’espère avoir le regret de mes fautes, je le désire. En réalité, je voudrais me rendre compte de mes fautes. Mais je me sais perdue dans l’océan de ma perplexité. Je sais pouvoir me cacher la forêt derrière l’arbre. Je peux toujours dénoncer l’arbre. Mais cela sera-t-il agréable à Dieu ou utile à moi-même? Je suis comme un aveugle qui mène l’aveugle que je suis.
Je fais, hélas pour moi ou hélas pour Dieu, partie de ces personnes qui ne savent pas voir.
Il est des consciences sensibles. Un rien leur paraît péché. Je ne sais pas être ainsi. Je le désire mais ne le sais pas, toujours pas, et à moins, d’un miracle, vu les années qui passent, je mourrai ainsi.
Ces textes blessent en moi celle qui voudrait mais ne peux pas. Ils me donnent l’horrible impression d’être entrée dans cette « obscurité où les pistes et les bornes se perdent ». D’avoir perdu le contact avec Dieu, autrement dit.
Pourtant, je sais dans l’intimité de mon âme, que ce n’est pas vrai.