Homélie pour le 4e Dimanche de Pâques (A)

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Dans les évangiles, Jésus a cette préoccupation constante d’amener ses auditeurs à croire en lui, mais il le fait sans jamais dévoiler pleinement son identité. Ainsi, il ne dit jamais : « Je suis le Verbe » ou encore « Je suis le Fils de Dieu ». Au contraire, Jésus procède par analogies, avec des paraboles et des miracles, qui deviennent des clés d’interprétation afin de nous ouvrir à son mystère.

Jésus emploie aussi beaucoup d’images afin d’expliquer sa personne et sa mission. Il dit de lui-même qu’il est la lumière du monde, le pain vivant, la vraie vigne, le chemin, la vérité, la résurrection et la vie. Mais il y a deux autres attributs que Jésus fait siens et que l’on retrouve dans l’Ancien Testament pour représenter Dieu, soit les titres d’époux et de pasteur. Comme l’époux aime l’épouse, Jésus nous révèle dans l’évangile de ce dimanche qu’il est le Bon pasteur qui aime ses brebis au point de donner sa vie pour elles.

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Cette image du Bon pasteur est l’une des plus anciennes dans l’iconographie chrétienne, et les premiers chrétiens peignaient cette image sur les murs de leurs catacombes. On peut y voir Jésus vêtu en simple berger, un bâton à la main, portant une brebis sur ses épaules. « Voilà notre Dieu ! disaient les premiers chrétiens. Il est le Bon pasteur, le vrai chef des brebis. »

Faut-il se surprendre si Jésus emploie l’image du berger afin d’exprimer jusqu’où va son amour pour nous ? Nous le savons, il ne s’est pas présenté en roi triomphant, imposant son autorité au monde. Pour se dire à nous et nous décrire sa mission, Jésus s’est identifié à l’un des métiers les plus humbles de son époque, soit celui de berger, dont la seule richesse était ses brebis, et pour lesquelles il était prêt à affronter le loup et à donner sa vie pour elles. Jésus agit de même en notre faveur. Il est le Bon pasteur qui connaît ses brebis.

Ce qui est extraordinaire dans la façon dont Jésus décrit cette intimité qu’il vit avec ses brebis, c’est que ces dernières le connaissent elles aussi. Elles reconnaissent sa voix, elles sont dociles à son appel. Elles se tiennent toujours près de lui, et lui les prend sur son cœur, tellement elles lui sont chères. Il veille sur elles et les protège.

Il y a entre Jésus et ses brebis une connaissance réciproque, qui est fondée sur cette intimité qui unit Jésus à son Père. « Qui m’a vu a vu le Père », dit Jésus. Voilà l’intimité dans laquelle le Seigneur nous entraîne quand nous mettons notre foi en lui. Il nous donne de le connaître ainsi que son Père qui est le nôtre.

Ce dimanche est une invitation à entrer plus avant dans cette relation d’amour que le Seigneur veut vivre avec nous. D’où ces quelques questions que j’aimerais proposer à notre réflexion.

Jésus nous dit qu’il est le Bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Est-ce que cette réalité du don que Jésus fait de lui-même nous rejoint personnellement ? Est-ce que nous mesurons à quel point Dieu nous aime et veut nous avoir avec lui, tout près de lui ?

Quand Jésus nous dit que ses brebis entendent sa voix et le reconnaissent, est-ce que nous cherchons à entendre cette voix quand nous faisons face à des épreuves, ou lorsqu’il nous faut prendre des décisions importantes, ou tout simplement quand la vie éclate en bonheurs de toutes sortes autour de nous ? Jésus est-il le confident de nos nuits, de nos peines et de nos joies ? Le complice de nos rêves ?

Yves Bériault, o.p.
Dominicain. Ordre des prêcheurs

 

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