Dans la Bible Dieu est décrit comme « lumière inaccessible », et c’est ce mystère lumineux, comme l’appelle Jean-Paul II, qui se présente à nous dans notre méditation du récit de la transfiguration. Cette scène de l’Évangile est une allégorie extraordinaire de la suite du Christ, un véritable chemin initiatique, symbolisé par cette montagne qui se dresse devant nous ce matin.Nous parlons beaucoup de conversion dans la vie chrétienne, mais cette conversion est de tous les instants, car elle demande beaucoup de vigilance de notre part. Nous serons toujours tentés de réduire cette conversion à de simples changements d’habitudes ou manières de faire, mais c’est trop peu. Car alors les lois et les règles remplacent la foi, la morale se substitue peu à peu à la mystique. Jésus est alors perdu de vue, oublié. Non pas le Jésus historique de la belle histoire de notre foi chrétienne, mais le Christ personnel et vivant qui nous est plus proche que nous ne le sommes de nous-mêmes, lui qui ne cesse de nous chercher, de nous attendre sur la margelle du puits, lui l’ami silencieux mais combien présent au coeur de l’épreuve.
Je nous invite donc à entreprendre ce matin l’ascension de cette « montagne sainte », qui se dresse devant nous. La montagne n’est-elle pas le lieu par excellence dans la Bible où l’homme fait la rencontre de Dieu ?
Mais avant de commencer cette ascension il nous faut situer notre récit. Nous le savons, le récit de la Transfiguration est d’une importance capitale dans les évangiles. Les trois évangélistes en font mention et l’Apôtre Pierre en parle lui aussi dans sa deuxième lettre (1:16-18) :
« Car ce n’est pas en suivant des fables sophistiquées que nous vous avons fait connaître la puissance et l’Avènement de notre Seigneur Jésus Christ, mais après avoir été témoins oculaires de sa majesté.
Il reçut en effet de Dieu le Père honneur et gloire, lorsque la Gloire pleine de majesté lui transmit une telle parole: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur. » Cette voix, nous, nous l’avons entendue; elle venait du Ciel, nous étions avec lui sur la montagne sainte. »
Le récit survient après la profession de foi de Pierre : « Tu es le Christ, le Messie ! » Cette profession de foi fait passer les disciples à un nouveau mode de relation avec Jésus. Il y a là une avancée importante quant à la relation d’intimité et de confiance qui se nouent entre eux. Jésus va les inviter à entrer plus avant dans le mystère de sa personne et de son identité profonde, encore secrète.
Il est important aussi de souligner que l’événement de la Transfiguration survient après la première de trois annonces que fait Jésus de sa passion à venir:
« Puis il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit mis à mort et que, trois jours après, il ressuscite. » (Mc 8, 31)
C’est déjà la montée vers Jérusalem qui se profile et la confiance des disciples en Jésus est mise à l’épreuve. C’est dans ce contexte que Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les amène sur la montagne. Certains Pères de l’Église ont affirmé que cette ascension avait pour but d’affermir la foi des disciples, de leur redonner confiance, et ainsi de les préparer à vivre la passion/résurrection à venir. Mais au-delà de cette visée anticipatrice, le récit nous dévoile aussi, à la manière d’une icône qu’il faut contempler longuement, toute la grandeur du mystère de l’être chrétien, de la vocation à laquelle nous engage notre baptême.
Entreprenons maintenant notre montée de la montagne de la transfiguration, qui se fera en trois étapes. Le versant nord, le sommet et le versant sud. (suite dimanche prochain)
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Il est beau ce tableau !
Quelles en sont les références ?
Quelles sont les références de ce beau tableau sur la Transfiguration ? MERCI POUR UNE REPONSE RAPIDE
Bonjour,
Voici la référence de cette toile :
Carl Bloch , La Transfiguration