Un mois avant son exécution, un jeune homme, condamné à mort, écrit à sa famille. Sa réclusion après un crime ,a été l’occasion d’une extraordinaire montée spirituelle. Dernière joie humaine et préoccupation de partager sa foi.
J’ai reçu la petite mèche de Véronique… Quels beaux cheveux elle a! Si fins, si blonds, si doux à toucher! J’ai réellement l’impression d’avoir ma petite fille dans la cellule. Il y a quelque chose d’elle de vivant que je puis maintenant toucher…
Si tu savais la gravité de la mort… Il n’y a aucune interprétation à donner. Les clous dans les mains sont réels et les clous acceptés. Vois-tu, je vais certainement passer une drôle d’agonie et la préparation de cette mascarade sanglante est horrible; eh bien! si j’en tremble, ce n’est pas par peur physique, mais parce que je comprends mieux toute la pureté du Christ opposée à mon abjection. Malgré tout ce qui va m’arriver, je ne serai sauvé que par grâce et uniquement par grâce…
Je vois dans ta lettre que tu as mal interprété ce que je t’ai écrit. Ce n’est pas par lassitude que je veux m’en aller. Mais c’est afin que la volonté du Père soit faite; et parce que j’accepte de tout cœur cette Volonté, je reçois joies sur joies. Comprends-tu mieux, maintenant ?… et Celui qui s’abandonne ainsi à Dieu, ce n’est plus un coeur de chair qu’il a dans la poitrine, mais un globe de feu…
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Source : Célébrer la mort et les funérailles, Desclée, 1980.
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